Pages

13 mai 2015

Ligne 18 - réunion du 12 mai - les Protestants protestent

Pour les oublieux, rappelons que la ligne 18 du réseau de transport du Grand Paris, encore appelée "ligne verte" en raison de sa couleur sur les cartes, est aujourd'hui réduite au tronçon de 35 km  qui reliera Versailles Chantiers à l'aéroport d'Orly en 30 minutes. En 2030. C'est demain.

Nous en parlons régulièrement depuis le débat public sur le Grand Paris en 2010 à l'occasion duquel l'association deBange-Houdon avait déjà commis un "cahier d'acteur".




Précédant l'enquête publique, une série de réunions de concertation a été ouverte hier 12 mai à Versailles, à l'Université Inter Ages. La présentation du projet a été donnée par trois hauts représentants de la Société du Grand Paris, en présence d'une "garante". Ce rôle de garant, ou de garante en l'occurrence puisqu'il s'agit ici d'une dame, est nouveau. Il est confié à une personne indépendante qui a pour mission de veiller, dans le cadre de la consultation publique, à ce que chacun puisse poser des questions et à ce que ces questions reçoivent des réponses appropriées. Elle recueille également les réclamations du public en cas d'insatisfaction dans l'échange question/réponse.

Au risque d'être à contre courant, nous disons que la présentation a été de qualité,  ce qui n'est pas fréquent. Notre avis est aussi que le projet du Grand Paris est un beau projet. Les concertations et les enquêtes publiques appartiennent aujourd'hui à la routine et déclenchent rarement des compliments à l'adresse des responsables des projets. César Auguste, le baron Haussmann, Lyautey, Paul Delouvrier et quelques autres bâtisseurs de villes, de grands ouvrages et de voies de circulation, qui ont marqué l'histoire, n'auront pas connu les délices de la concertation.

La grande surprise de cette réunion a été que les fidèles et les responsables de l'Eglise Protestante Unie de Versailles s'étaient donné le mot pour venir en très grand nombre investir la salle et qu'ils ont soumis les représentants de la SGP à un feu nourri de protestations contre l'implantation de la nouvelle gare de la ligne 18 à côté de la gare actuelle des Chantiers. La raison de leur courroux est que l'implantation choisie est précisément celle du Centre 8, au 8 de la rue de la Porte de Buc, leur foyer cultuel, culturel et associatif, ainsi que la maison Claire Demeure tenue par les Diaconesses de Reuilly, au numéro 12.

Par l'effet d'une stratégie efficace de la force de frappe protestante, monopolisant la parole du public, le débat a exclusivement porté  sur ce problème de la disparition du Centre 8, au détriment d'autres questions intéressantes qui n'ont pu être posées. On  comprend parfaitement le problème des Protestants. Les orateurs, particulièrement brillants, sont remontés à la révocation de l'Edit de Nantes et ont envisagé une action en justice paralysante au motif d'entrave à la liberté de culte. François de Mazières, député-maire, avait introduit la réunion en évoquant la question et a conclu la réunion en exprimant  son entier soutien aux Protestants et sa demande pressante à la SGP de trouver une solution.

On notera que, dans cette affaire, l'immeuble SNCF au numéro 4 de la rue de la Porte de Buc, qui abrite des services techniques et des bureaux syndicaux, semble avoir été sanctuarisé, de même que le HLM au numéro 2. Des clarifications, qu'on n'a pas eu le loisir de demander en séance, seraient bienvenues. Voilà une occasion de faire appel à la garante.


Le Centre 8 au n°8

Claire Demeure au n°12

bâtiment SNCF au n°4

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire