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8 février 2016

Wilfrid et la contrepartie du RSA

On nous a signalé le cas exemplaire de Wilfrid, SDF qui dort dans la rue au voisinage de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc à Versailles.
Wilfrid a eu une vie avant la rue. Il a son bac.  Il touche le RSA.
Il est passionné - obsédé ? -  par la propreté urbaine, dans un périmètre qui dépasse celui de sa chambre à coucher sous les étoiles.
Avec ses surabondants revenus du RSA, il s’est acheté une belle tenue jaune qu’il revêt pour balayer et ramasser les détritus laissés par les autres, notamment à la gare Rive-Droite. Les agents municipaux, n’écoutant que leur bon cœur, ferment les yeux sur cette concurrence déloyale.

Vendredi 5 février, le conseil départemental du Haut-Rhin présidé par Eric Straumann député LR, a décidé que les bénéficiaires du RSA devraient fournir en échange un travail d’intérêt général de 7 heures par semaine. Une des raisons invoquées est le souci d’insertion et de dignité.
Rappelons que le RSA est décidé par l’Etat, qui en confie la distribution et le financement aux conseils départementaux quand, dans le même temps, il réduit ses dotations financières aux instances territoriales.
Au CD68 la mesure a été adoptée à l’unanimité du groupe majoritaire moins la voix de l’élue de gauche. L'association ATD Quart Monde a réagi samedi qualifiant la mesure de "proposition inhumaine et irréaliste". Des avocats très savants, experts en droit social, s’ingénient déjà à monter une contestation sur le plan légal. Dans d’autres départements et régions, nombre d'élus trouvent la mesure tout à fait appropriée et s’en font les émules.

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