stigmate : latin stigmata, pluriel de stigma - marque que laisse une plaie, les stigmates de la justice (fer rouge, marque infamante), les marques des cinq plaies de Jésus-Christ qu'on dit avoir été imprimées sur le corps de Saint François d'Assise. Le pluriel étymologique est devenu un singulier, donnant ainsi "les stigmates" au pluriel, sorte d'élévation au carré. Amusant.
stigmatiser : marquer avec un fer rouge (autrefois les esclaves fugitifs) ou autrement, imprimer à quelqu'un un blâme sévère, une flétrissure publique (par exemple dans un pamphlet).
victimation : néologisme récent, mais le verbe victimer, aujourd'hui oublié, est cité dans le Littré de 1958 - fait d'être victime d'une maltraitance, d'une agression physique ou morale (on dit, par exemple, réaliser une enquête de victimation).
victimisation : anglicisme d'usage récent, cité sur internet - fait de transformer quelqu'un en victime, apitoiement sur soi-même (auto-victimisation, apparentée à la paranoïa), arme médiatique en politique, maladie du 21e siècle.
repentance : provençal et italien - douleur qu'on a de ses péchés, acte de regretter d'avoir commis un acte (se repentir).
culpabilisation : néologisme - le fait d'éprouver un sentiment de culpabilité, de responsabilité personnelle ou collective dans un évènement fâcheux.
serein : latin - clair, pur, calme, tranquille.
magique : de mage, iranien, grec, latin - qui étonne, enchante, merveilleux.
entrisme : néologisme - stratégie d'organisation pour faire entrer une organisation dans une autre, infiltration, noyautage (pratique propre au léninisme et au trotskisme).
islam : arabe, signifie soumission à Dieu - religion des mahométans, les pays musulmans.
islamisme : religion de Mahomet, ensemble des pays où règne cette religion (dans le même sens que chrétienté).
islamique : qui appartient à l'islamisme, donc synonyme de musulman.
islamiste : qui pratique l'islamisme, synonyme des substantifs musulman et mahométan mais a dérivé dans son acception moderne, dans le sens d'une pratique intégriste excessive, contrairement à "musulman" qui est resté neutre.
radical : latin, provençal, italien - nombreuses significations en botanique, algèbre, médecine, jurisprudence, chimie, linguistique, grammaire, astronomie, etc. Dans le sens politique : qui travaille à la réformation complète et absolue de l'ordre politique dans le sens démocratique. Il fait aujourd'hui l'objet d'une dérive sémantique dont les dictionnaires ne rendent pas encore compte.
d'où le contre sens :
Selon les définitions lexicographiques ci-dessus, un islamiste radical serait donc un pratiquant de la religion de Mahomet travaillant à l'instauration de la démocratie. L'acception moderne, propagée par les analphabètes, est bien sûr toute autre.
phrases et mots creux, passe-partout, inutiles voire mensongers qui prospèrent
être en capacité de... : "il est en capacité de le faire" (souvent employé par les tenants de la simplification du français) c'est carrément plus chic que "il peut le faire". Et quelques mots en plus quand on parle pour ne rien dire, cela meuble opportunément.
stigmatiser : c'est mieux que "montrer du doigt" et beaucoup mieux que "dénoncer" ou "décrire objectivement", grâce au sulfureux parfum de mépris ou d'esclavagisme cruel qui se dégage du mot. Il véhicule également l'évocation du supplice du Christ, toujours bon à invoquer même si l'on en a qu'une vague notion. Celui qui stigmatise est très méchant tandis que le stigmatisé est une innocente victime. Ce manichéisme est à sens unique.
je suis serein : proclamé par toute personnalité politique ou médiatique prise la main dans le sac et envoyée au cachot. Souvent associé à "Je crois en la Justice de mon pays." prononcé, les yeux au ciel, sur le marchepied du panier à salade.
c'est magique ! : exclamation préférée des gourdes et des crétins dont on demande l'avis sur tout et n'importe quoi, à la télé. On a eu par le passé "bath", "génial", "super" qui témoignaient déjà d'une grave indigence lexicale. Mais c'est toujours mieux que "whaoo" qui nous renvoie au zoo.
vivre ensemble : trouvaille lexicale récente associant deux idées positives, dont la connotation est indéniablement sympathique. Mais c'est une utopie incantatoire dont on se gargarise au bal des hypocrites, comme égalité (bien que certains sont plus égaux que d'autres) et mixité sociale (en dépit de la condition : partout sauf chez moi).
radicalisation / déradicalisation : sorte de maladie que l'on attrape à cause de mauvaises fréquentations et qu'il est difficile de guérir, comme le sida.
primaire : qualificatif à forte charge péjorative, utilisé par ceux qui ne tolèrent pas une autre vision que la leur : racisme primaire, manichéisme primaire, islamophobie primaire, intolérance primaire, etc.
les heures les plus noires de notre histoire : on y est "renvoyé" par les propos de l'adversaire idéologique. Cette formule est une allusion encore plus lourde de sens quand on l'émet avec un pli douloureux au front, dans une posture moralisatrice. C'est certainement moins risqué que de traiter frontalement de raciste, de nazi, de facho, de collabo ou de tortionnaire, celui à qui on veut jeter l'anathème, car c'est complètement vague et donne peu de prise à la réplique.
un vocabulaire au service de l'idéologie
Les groupes humains qui pratiquent, avec concertation et efficacité, la victimisation, obtiennent des résultats régulièrement croissants en termes de reconnaissance, d'aide financière, de tolérance de leurs particularismes, d'influence politique, au détriment de ceux qui ont la faiblesse congénitale et culturelle de céder aveuglément à la culpabilisation. Ils pratiquent aussi l'entrisme, par simple utilisation des règles démocratiques, qui leur permettra à terme de prendre le pouvoir. Ils exigent des manifestations de repentance d'Etat et obtiennent assez souvent satisfaction, grâce à des gouvernants ventres-mous et clientélistes.
Les groupes humains en question se disent stigmatisés chaque fois qu'il est fait allusion à eux d'une manière qu'ils estiment non valorisante, quand bien même il s'agirait d'un simple constat. On note que la stigmatisation, tout comme le racisme, ne s'applique que dans un sens.
Pourquoi la France ne demande-t-elle pas réparation et repentance à l'Italie pour la colonisation de la Gaule par Jules César ? Quand les Berbères exigeront-ils la repentance des Arabes qui les ont conquis, asservis et convertis au 7e siècle ? Et les Azéris. Et les chrétiens d'Orient. Et ceux qui ont subi Staline, et Mao, etc.
Est-il permis d'inférer que le colonisateur romain a construit en Gaule des ponts, des aqueducs, des routes, des théâtres et nous a appris la vigne? Il a également imposé une organisation, une culture et une langue qui ont produit d'inestimables et durables bienfaits.
culpabilisation : néologisme - le fait d'éprouver un sentiment de culpabilité, de responsabilité personnelle ou collective dans un évènement fâcheux.
serein : latin - clair, pur, calme, tranquille.
magique : de mage, iranien, grec, latin - qui étonne, enchante, merveilleux.
entrisme : néologisme - stratégie d'organisation pour faire entrer une organisation dans une autre, infiltration, noyautage (pratique propre au léninisme et au trotskisme).
islam : arabe, signifie soumission à Dieu - religion des mahométans, les pays musulmans.
islamisme : religion de Mahomet, ensemble des pays où règne cette religion (dans le même sens que chrétienté).
islamique : qui appartient à l'islamisme, donc synonyme de musulman.
islamiste : qui pratique l'islamisme, synonyme des substantifs musulman et mahométan mais a dérivé dans son acception moderne, dans le sens d'une pratique intégriste excessive, contrairement à "musulman" qui est resté neutre.
radical : latin, provençal, italien - nombreuses significations en botanique, algèbre, médecine, jurisprudence, chimie, linguistique, grammaire, astronomie, etc. Dans le sens politique : qui travaille à la réformation complète et absolue de l'ordre politique dans le sens démocratique. Il fait aujourd'hui l'objet d'une dérive sémantique dont les dictionnaires ne rendent pas encore compte.
d'où le contre sens :
Selon les définitions lexicographiques ci-dessus, un islamiste radical serait donc un pratiquant de la religion de Mahomet travaillant à l'instauration de la démocratie. L'acception moderne, propagée par les analphabètes, est bien sûr toute autre.
phrases et mots creux, passe-partout, inutiles voire mensongers qui prospèrent
être en capacité de... : "il est en capacité de le faire" (souvent employé par les tenants de la simplification du français) c'est carrément plus chic que "il peut le faire". Et quelques mots en plus quand on parle pour ne rien dire, cela meuble opportunément.
stigmatiser : c'est mieux que "montrer du doigt" et beaucoup mieux que "dénoncer" ou "décrire objectivement", grâce au sulfureux parfum de mépris ou d'esclavagisme cruel qui se dégage du mot. Il véhicule également l'évocation du supplice du Christ, toujours bon à invoquer même si l'on en a qu'une vague notion. Celui qui stigmatise est très méchant tandis que le stigmatisé est une innocente victime. Ce manichéisme est à sens unique.
je suis serein : proclamé par toute personnalité politique ou médiatique prise la main dans le sac et envoyée au cachot. Souvent associé à "Je crois en la Justice de mon pays." prononcé, les yeux au ciel, sur le marchepied du panier à salade.
c'est magique ! : exclamation préférée des gourdes et des crétins dont on demande l'avis sur tout et n'importe quoi, à la télé. On a eu par le passé "bath", "génial", "super" qui témoignaient déjà d'une grave indigence lexicale. Mais c'est toujours mieux que "whaoo" qui nous renvoie au zoo.
vivre ensemble : trouvaille lexicale récente associant deux idées positives, dont la connotation est indéniablement sympathique. Mais c'est une utopie incantatoire dont on se gargarise au bal des hypocrites, comme égalité (bien que certains sont plus égaux que d'autres) et mixité sociale (en dépit de la condition : partout sauf chez moi).
radicalisation / déradicalisation : sorte de maladie que l'on attrape à cause de mauvaises fréquentations et qu'il est difficile de guérir, comme le sida.
primaire : qualificatif à forte charge péjorative, utilisé par ceux qui ne tolèrent pas une autre vision que la leur : racisme primaire, manichéisme primaire, islamophobie primaire, intolérance primaire, etc.
les heures les plus noires de notre histoire : on y est "renvoyé" par les propos de l'adversaire idéologique. Cette formule est une allusion encore plus lourde de sens quand on l'émet avec un pli douloureux au front, dans une posture moralisatrice. C'est certainement moins risqué que de traiter frontalement de raciste, de nazi, de facho, de collabo ou de tortionnaire, celui à qui on veut jeter l'anathème, car c'est complètement vague et donne peu de prise à la réplique.
un vocabulaire au service de l'idéologie
Les groupes humains qui pratiquent, avec concertation et efficacité, la victimisation, obtiennent des résultats régulièrement croissants en termes de reconnaissance, d'aide financière, de tolérance de leurs particularismes, d'influence politique, au détriment de ceux qui ont la faiblesse congénitale et culturelle de céder aveuglément à la culpabilisation. Ils pratiquent aussi l'entrisme, par simple utilisation des règles démocratiques, qui leur permettra à terme de prendre le pouvoir. Ils exigent des manifestations de repentance d'Etat et obtiennent assez souvent satisfaction, grâce à des gouvernants ventres-mous et clientélistes.
Les groupes humains en question se disent stigmatisés chaque fois qu'il est fait allusion à eux d'une manière qu'ils estiment non valorisante, quand bien même il s'agirait d'un simple constat. On note que la stigmatisation, tout comme le racisme, ne s'applique que dans un sens.
Pourquoi la France ne demande-t-elle pas réparation et repentance à l'Italie pour la colonisation de la Gaule par Jules César ? Quand les Berbères exigeront-ils la repentance des Arabes qui les ont conquis, asservis et convertis au 7e siècle ? Et les Azéris. Et les chrétiens d'Orient. Et ceux qui ont subi Staline, et Mao, etc.
Est-il permis d'inférer que le colonisateur romain a construit en Gaule des ponts, des aqueducs, des routes, des théâtres et nous a appris la vigne? Il a également imposé une organisation, une culture et une langue qui ont produit d'inestimables et durables bienfaits.
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