Colonel Arnaud Beltrame - le mystère de la charité

Il n'aura fallu que quelques jours pour ériger Arnaud Berltrame, le preux à la foi ardente, en héros national incontesté. Sa geste déjà s'écrit. La France avait visiblement besoin d'une telle élévation.

Lors de ses funérailles à Carcassonne le 29 mars, le père Jean-Baptiste, chanoine de l'abbaye de Lagrasse qui le préparait au mariage religieux, a prononcé une homélie au cours de laquelle il a dit :

"On ne triomphe pas d'une idéologie avec seulement des armes et des ordinateurs. On la terrasse avec des convictions spirituelles. La foi catholique qu'il a redécouverte, les merveilles chrétiennes de la France qui le passionnaient sont le meilleur bouclier contre la folie des croyances assassines qui tuent et veulent tuer encore. Mais soyons persuadés que ce combat spirituel se gagne avec la charité et non avec la haine." Il a ensuite invité à prier "pour les victimes", mais aussi "pour leur assassin". 

Sauf le respect de l'homme de Dieu inspiré par la charité transcendantale que lui commande son ministère, celle qui a probablement animé l'héroïque gendarme, nous devons diriger aussi nos pensées reconnaissantes vers ceux qui, au quotidien, loin des projecteurs, dans leur action courageuse et opiniâtre, essaient de terrasser nos ennemis avec des armes et des ordinateurs. Avec ou sans charité, ils "font le job". Grâce à eux il nous reste une petite chance de pouvoir continuer à contempler les merveilles chrétiennes et à prier pour nos assassins.