Un "talib" désigne, en arabe, un étudiant. Le pluriel en arabe est "taliban", comportant le suffixe "-an" qui marque le pluriel pour les êtres animés.
L’ignorance et l’idiotie transmissives, notamment des
journalistes francophones, a fait entrer dans le langage commun le substantif « taliban »
au singulier (« un taliban ») et « talibans » au
pluriel, également fautif puisque le « -s » final est redondant avec le
« -an » marquant déjà le pluriel. Dans la même veine, les savants qui
ne maîtrisent pas l’allemand écrivent « un Länder » ou « des
Länders » pour désigner les états composant la République Fédérale d’Allemagne,
alors qu’il faudrait écrire « un Land » et « des Länder »,
à la rigueur « des Lands ».
Pour revenir aux talibans (soyons lâchement respectueux de
l’usage fautif de ce substantif), le pire est la création de la forme
adjectivale « taliban/talibane » employée dans des expressions telle
que « l’Etat taliban » ou « la rébellion talibane ».
Horresco referens.
Les talibans au sens primitif sont des étudiants ou des
chercheurs, le plus souvent en théologie mais pas exclusivement. Ces chercheurs ne
se sont jamais beaucoup distingués dans des disciplines telles que la physique quantique
ou la biologie moléculaire. En revanche, ils excellent dans des spécialités
telles que lapidation, mutilation, pendaison et décapitation.
Lapidation d’une femme © Ladepeche |
Les talibans afghans, musulmans sunnites, majoritairement
Pachtounes l’une des quatre ethnies de l’Afghanistan, d’inspiration fondamentaliste wahabite, issus de camps de la zone tribale au Pakistan, sont apparus fin 1994
à Kandahar revendiquant la résistance à l’occupant russe et financés par le
Pakistan. Ils ont conquis Kaboul en 1996 et formé l’Emirat Islamique d’Afghanistan, écarté lors du début de l'intervention américaine en 2001, organisation classée terroriste par de nombreux pays (parmi lesquels ne compte
pas la Chine), dirigée successivement par le fameux mollah Omar, mort probablement
en 2015, et par l'actuel Haibatullah Akhundzada proclamé commandeur des croyants en 2016.
Oussama ben Laden, chef d’Al Qaida, était proche du mollah Omar. Le célèbre
commandant Massoud, moudjahidin anti-soviétique, surnommé le Lion du Panchir, était
opposé au mollah Omar et aux talibans. Son fils poursuit aujourd'hui son action contre le régime taliban.
La réalité historique est évidemment plus complexe. La situation consécutive au retrait des Américains en août 2021 entraînant immédiatement la reprise du pouvoir par les talibans ne sera pas évoquée ici.
Afghanes de Kaboul avant les talibans © Valeurs Actuelles |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire