Cheminées de l'institut Lavoisier © ACTU78 |
Pour
ceux qui ne sont pas encore au courant et qui n'ont pas lu l'article paru dans
la livraison du 24 novembre de l'hebdomadaire TLN, l'histoire est la suivante :
L'institut
Lavoisier, sis au 45, boulevard des Etats-Unis à Versailles, est sous la
tutelle de l'Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ) et du CNRS. Il
s'adonne à des recherches de haut niveau sur la synthèse organique, les
molécules, interactions et matériaux, l'électrochimie et physicochimie aux
interfaces et manipule à cette fin des produits radioactifs dans ses
laboratoires.
Il
y aura bientôt deux ans, des cheminées sont apparues sur le toit du laboratoire,
au nombre de 70 environ. Plus récemment s'est développé un émoi grandissant
basé sur la suspicion que s'échapperaient de ces cheminées des gaz et des
produits radioactifs. Les syndicats de copropriétaires des immeubles d'habitation
du voisinage se sont mobilisés et ont saisi la Mairie, l'Université et la
Préfecture. L'association SAVE s'est emparée du sujet et a agi de concert. Ces
actions se sont heurtées à une absence de réponse des organismes de tutelle,
jugée scandaleuse et accroissant la suspicion.
Les
investigations menées personnellement par Claude Ducarouge, président de SAVE,
ont mis en évidence de notoires irrégularités par rapport aux normes et obligations
de contrôle édictées notamment par l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
A
l'occasion de l'Assemblée Générale de l'association deBange-Houdon tenue ce
matin 27 novembre au musée Lambinet, où sont intervenus le maire du
Chesnay-Rocquencourt et celui de Versailles, un point a été fait sur le sujet
par François de Mazières, maire de Versailles, dont nous avons retenu ce qui
suit.
L'institut
Lavoisier, bien qu'installé sur la commune de Versailles, dépend de l'Etat et
n'est pas soumis au PLU (situation identique à celles des unités réfrigérantes construite
par le Château dans le pavillon des Fontainiers rue Robert de Cotte, qui ont suscité un émoi de même nature). C'est donc à bon droit que l'institut n'a
déposé aucune demande de permis de construire ni aucune déclaration de travaux
à la Mairie. En conséquence, la Mairie ne peut, par exemple, ordonner leur
démolition.
Le
maire de Versailles, conscient, entre autres, de ses responsabilités en matière
de santé publique, s'est dès l'origine employé à demander des explications,
qu'il n'a pas plus obtenues que les syndics et associations. Il a indiqué avoir
personnellement appelé à deux reprises le directeur de l’UFR de Sciences pour
obtenir des garanties et demander que soient reçus Claude Ducarouge et une
délégation de riverains. Le directeur de l’UFR s’est voulu rassurant en
garantissant que le laboratoire ne présentait aucun risque et il s’est engagé à
recevoir les personnes citées. Toutefois, devant l’absence de mise en œuvre de
ce dernier engagement, le maire a écrit au président de l’UFR pour lui
redemander des explications.
On
aurait appris au passage que ces cheminées résulteraient du simple rehaussement
de souches (jusque-là peu visibles) servant aux extractions des laboratoires.
Ainsi, le problème sanitaire, s'il existe, remonterait à loin.
Conclusion
: la guerre contre les cheminées mystérieuses, digne de la geste du héros de
Cervantès, continue. La médiatisation conjuguée aux actions persévérantes de la
Mairie, des associations et des riverains devrait finir par déboucher sur une
mise à plat du sujet et à la mise en œuvre par l'institut Lavoisier, sous le
contrôle de ses autorités de tutelle et de l'ASN, des corrections qui
apparaîtraient nécessaires. Il faudra évidemment rendre public le diagnostic et
le détail des mesures prises ainsi que leur calendrier d’exécution.
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