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28 avril 2020

Coronavirus - que fait la Ville de Versailles ?

Une précision liminaire : les maires ont un pouvoir d'initiative et décisionnaire limité. En particulier, la tenue des élections est une décision de l'Etat. Ceux qu'on entend dire "le maire n'aurait jamais dû tenir le premier tour des élections municipales le 15 mars" se trompent de cible.


17/03/2020
Début de distribution de masques des réserves de la Ville aux Ephad et aides à domicile.
17/03/2020
Gratuité du stationnement sur voirie.
01/04/2020
Suspension des loyers des emplacements commerciaux dont la Ville est propriétaire ainsi que des taxes sur les terrasses.
14/04/2020
Reprise de la collecte des végétaux.
15/04/2020
Décision d’annuler l’édition 2020 du Mois Molière.
17/04/2020
Obtention de l’autorisation préfectorale pour la réouverture des halles du marché Notre-Dame, avec commandes et retraits à l’extérieur des pavillons.
18/04/2020
Création d’une cellule Covid-19 à l’hôpital Mignot, pratiquant notamment le test PCR sur ordonnance.
Apparition de quelques effets positifs des interventions de la Ville sur La Poste.
18/04/2020
Accompagnement des entreprises en difficulté par la Maison des Entreprises de VGP.
20/04/2020
Commande de 150 000 masques livrables fin avril, en plus de 20 000 déjà distribués depuis le début du confinement.
23/04/2020
Distribution de 5 000 masques aux commerçants les plus exposés.
24/04/2020
Réouverture prochaine des déchetteries de VGP, véhicules pairs les jours pairs, impairs les jours impairs.
270 000 masques commandés pour l'agglomération VGP, soit un par habitant.
Masques lavables à 5 euros en kiosque et pharmacies, sans doute vers le 8 mai.

NB : les éléments de ce tableau ne bénéficient d’aucune validation officielle.

Evaluation actuelle du coût de la crise pour Versailles : 
8 millions d’euros.
Parmi les causes :  
effondrement des droits de mutation (850 000 euros par mois en régime normal) consécutif à celui des transactions immobilières
disparition de la recette du parking de la Place d’Armes

27 avril 2020

Coronavirus – l’instabilité de la terminologie est révélatrice de celle de la pensée et de l’absence de courage politique

Les terminologies multiples et variables sont des indicateurs du désarroi, de la confusion et de la pusillanimité de ceux qui en font usage.



Le nom du virus. Pourquoi en faut-il cinq ? Sans doute existe-t-il des nuances scientifiques. Mais le vulgum pecus en a-t-il cure ?
- Coronavirus : c’est historiquement le premier
- 2019–ncov 
- COVID–19 
- Sras-CoV2
- Sars-CoV2
Les deux derniers sont identiques : acronyme français pour Sras (Syndrôme respiratoire aigu sévère), acronyme anglais pour Sars (Severe acute respiratory syndrome). C’est plus chic en anglais.




Les fameux masques, qui sont évidemment indispensables pour tous dont on nous rebat les oreilles depuis plus d’un mois sans qu’on n’ait vu le premier des centaines de millions commandés qui doivent toujours arriver le lendemain. Qui s’y retrouve réellement parmi les noms suivants ?
- masque chirurgical
- masque FFP2
- masque tissu
- masque grand public
- masque alternatif
La dernière appellation de la liste vient juste d’apparaître dans le langage. « Alternatif » c’est plus valorisant que « grand public » bien qu’il semble que dans les deux cas, en exagérant à peine, il s’agisse de bricolages à base de culottes de grand-mère recyclées, confectionnés bénévolement dans des cuisines, des fermes, des couvents ou des caves. Mais tout est certifié AFNOR, on peut dormir tranquille.
Quant aux conditions du port de ces masques, il faut choisir entre :
- port généralisé
- port systématique
- port dans les transports
- port vivement recommandé
- etc.
Pourquoi n’entend-t-on pas « port obligatoire sous peine de sanction » ?
Il y a aussi l’extrême pudeur qui règne sur le mode de distribution :
- mis à disposition
- proposé dans les pharmacies, etc.
Pourquoi n’entend-t-on pas « au prix de X euros fixé par le gouvernement »? Les idées les plus délirantes circulent sur le prix de vente, de plusieurs euros à 100 euros (masques de créateurs et d’escrocs) tandis qu’au Maroc le prix public de vente du masque produit par les usines est fixé à 8 centimes d’euro.
Il sera intéressant de connaître la décomposition du prix de vente en France à partir du prix de la confection par la couturière, forcément égal à zéro puisqu'elle est bénévole.

25 avril 2020

Coronavirus - mort de Jean-Philippe Ruggieri, directeur général de Nexity


Jean-Philippe Ruggieri, directeur général de Nexity, est mort hier 24 avril, à 51 ans, du coronavirus.
Nexity, premier promoteur immobilier de France, a été l'opérateur du pôle des Chantiers à Versailles. C'est avec Jean-Philippe Ruggieri que François de Mazières a négocié la refonte profonde du projet initial.
Ruggieri à gauche lors de l'inauguration du pôle des Chantiers
Il avait fait un discours remarqué lors de l'inauguration du pôle des Chantiers le 1er octobre 2019. Voir dans ce blog l'article du 03/10/2019.

19 avril 2020

Coronavirus - interview d'un usager du 15

Un usager du 15 pour coronavirus, qui vient de sortir d'une assez longue hospitalisation dans la filière, a bien voulu se prêter à une interview.

Pourquoi avez-vous appelé le 15 ? Estimez-vous avoir eu raison ?
Je présentais tous les symptômes sauf l'agueusie et l'anosmie. A un niveau élevé. J'étais mal. J'ai appelé le 15 sous l'effet de la pression familiale. Je ne le regrette pas.

Comment s'est passée votre prise en charge ?
Téléphone au 15. Rappel par un médecin régulateur qui décide de l'éligibilité du patient. Arrivée sans préavis d'une ambulance en pleine nuit. Mise sur fauteuil roulant dans un service d'urgence très encombré. Scanner thoracique détectant immédiatement des lésions pulmonaires. Admission en service pneumologie de soins intensifs le lendemain matin. Pas d'intubation. Dérivation au bout de quatre jours vers le service pneumologie d'une clinique privée, pour libérer un lit en réanimation.

Votre avis sur le personnel soignant ?
A part les médecins, le personnel m'a paru extrêmement jeune. Jeune et enthousiaste, poli et de bonne humeur, dispensant avec entrain des soins et du réconfort. Ce personnel n'avait pas l'air de traîner les pieds ni d'être exténué. Il faisait bien son travail comme d'autres, pas forcément mieux payés ni moins exposés, le font aussi dans d'autres domaines.

Votre avis sur la nature des soins ?
Il n'existe pas de vaccin, ni de traitement. Je ne suis pas médecin mais j'observe. On m'a administré des antibiotiques au motif de combattre une possible surinfection. A part cela, de l'oxygène à raison d'une déficience épisodique régulièrement mesurée. On a aussi mesuré mes bases plusieurs fois par jour. La fièvre est tombée. Les maux de tête et la toux ont disparu. L'examen des selles et les saignées, d'usage courant sous Louis XIV parce qu'on ne savait pas faire autre chose, ne sont plus pratiqués.
Le confinement rigoureux dans les services hospitaliers qui m'on accueilli, ainsi que le repos absolu, me paraissent avoir été des facteurs très favorables.

Combien de temps avez-vous été hospitalisé ?
Trois semaines exactement.

Avez-vous pensé mourir ?
C'est une question bien intime. Disons qu'à un moment j'ai senti les ailes de la mort me frôler d'un peu près.

Sur quels critères votre sortie a-t-elle été décidée ?
Vous allez rire. 
Je devais sortir au bout de deux semaine sous réserve d'un test virologique PCR négatif. Or le résultat a été positif, entraînant un délai supplémentaire d'une semaine. Mais le deuxième test a été de nouveau positif. Les autorités médicales m'ont alors expliqué que les incertitudes sur les résultats de ce test ne permettaient pas de se prononcer de manière catégorique, c'est à dire que positif ou négatif c'était un peu la même chose. Il n'y avait dès lors pas d'inconvénient à me relâcher. J'ai été d'accord avec cet avis aussi humble que pragmatique. On n'a pas été en mesure de me dire si j'étais guéri, immunisé, contagieux. On m'a seulement précisé que je n'étais pas à l'abri d'une réinfection et qu'il fallait que je me confine à domicile en tenant ma femme à distance !

Votre conclusion ?
L'appel au 15 est la bonne chose à faire en cas de suspicion. Ne pas tarder. On accède immédiatement aux technologies avancées et aux bonnes compétences médicales.
L'assistance respiratoire par intubation sous coma artificiel - que je n'ai pas subie - est certainement un traitement curatif de dernière extrémité qui peut sauver des vies.
A part cela, seuls le strict confinement, le port du masque et le lavage des mains sont des mesures de masse efficaces.
Le reste n'est que bavardages et prises de position d'autorités qui excipent de qualifications qu'elles ne méritent souvent pas.
Personne n'est sûr de rien.
Rien n'est sous contrôle.







18 avril 2020

Coronavirus - analyse de la situation de l'Afrique par Bernard Lugan

Bernard Lugan est un historien français africaniste au jugement réaliste et acéré.

Le lecteur qui se demanderait ce que cela vient faire dans ce blog trouvera lui-même la réponse en songeant au triste sort des petits commerçants et autres acteurs économiques de son quartier et à la qualité de vie dont il a bénéficié jusqu'ici et qui est peut-être révolue.

Ci-après l'analyse de Lugan sur l'Afrique, la générosité des pays riches et le jeu de la Chine.

Le président Macron appelle à effacer la dette africaine, étape selon lui « indispensable pour aider le continent africain à travers la crise du coronavirus ». Les PME, les TPE, les professions libérales et les commerçants français qui vont, eux, devoir rembourser les emprunts qu’ils vont être contraints de faire pour tenter de survivre, apprécieront !


Trois remarques :


1) Si une telle mesure était réellement prise pour aider l’Afrique à lutter contre la pandémie, on pourrait la juger comme légitime. Mais, au moment où cette unilatérale proposition présidentielle était faite, et fort heureusement, le continent africain était quasiment épargné par le coronavirus.

2) Depuis des décennies, les pays "riches" ne cessent de consentir à l’Afrique des allègements et des suppressions de dette. Au début des années 2000, les PPTE (Pays pauvres très endettés) ont ainsi bénéficié de considérables remises par les créanciers bilatéraux. Or, à peine sauvés du gouffre de l’endettement, ils y ont replongé..

3) En plus des remises de dette, l’Afrique engloutit année après année, des sommes colossales versées au titre de l'APD (Aide pour le Développement). De 1960 à 2018, le continent a ainsi reçu en dons, au seul titre de l'APD, près de 2000 milliards de dollars (pour une dette d’environ 400 milliards de dollars dont entre 180 et 200 milliards de dollars de dette chinoise), soit en moyenne 35 milliards de dollars par an.


En dollars constants, le continent a donc reçu plusieurs dizaines de fois plus que l’Europe du lendemain de la guerre avec le plan Marshall.

Or, ces prêts, ces allègements de dette, ces aides et ces dons n’ont servi à rien car, en plus de sa suicidaire démographie, le continent est paralysé par son immobilisme. En effet, en dehors du don de la nature constitué par le pétrole et les minerais contenus dans son sous-sol, l’Afrique ne produit rien, sa part de la valeur ajoutée mondiale dans l’industrie manufacturière est en effet de moins de 2% dont les 9/10e sont réalisés par deux pays sur 52, l’Afrique du Sud et l’Egypte.

L’annulation de la dette proposée par le président Macron ne changera donc rien à cet état des lieux. D'autant plus que la Chine, prédatrice souriante, est désormais à la manœuvre. Mue par le seul moteur du profit, elle endette chaque jour un peu plus le continent à travers des prêts généreusement octroyés.

Ces derniers font replonger les pays bénéficiaires dans la spirale de l’endettement dont ils commençaient tout juste à sortir après les considérables allègements consentis dans les années 2000 aux PPTE par les Occidentaux. Comme ces prêts ne pourront jamais être remboursés, Pékin va mettre la main sur les grandes infrastructures données en garantie par ses débiteurs. Ainsi en Zambie où le gouvernement,  après avoir été contraint de céder à la Chine la ZNBC, la société radio-télévision, s’est vu contraint d’engager des discussions de cession concernant l’aéroport de Lusaka et la ZESCO, la société  nationale d’électricité.

Morale de l’histoire : quand la Chine endette l’Afrique, la France propose de renoncer à sa propre créance…

17 avril 2020

Coronavirus - conférence d'Olivier Sibony, professeur associé à HEC, sur les biais cognitifs

Cette passionnante conférence d'une demi-heure peut être regardée par le lien :
https://www.youtube.com/watch?v=H6IAOM3Ei2o
Attention, la durée de disponibilité de cette vidéo sur YouTube sera certainement limitée.

document aimablement transmis par Madame Béatrice Rigaud-Juré, conseillère municipale et communautaire de Versailles, membre de l'association deBange-Houdon

Sibony n'est ni médecin ni scientifique. Il analyse les comportements, notamment sous l'angle des biais cognititifs et du wishful thingking. C'est passionnant, mais déprimant dans la mesure où il démontre de manière imparable qu'il n'existe aucun processus fiable de décision rationnelle.


15 avril 2020

Paris Saclay - réunion avec les associations du 22 janvier 2020 - compte rendu


Paris-Saclay est a juste titre qualifié de Silicon Valley française.
Cette réunion d'échanges avec les associations, à caractère périodique, a donné lieu à un large balayage comme le reflète son compte rendu téléchargeable par le lien ci-dessus. On notera la qualité et la fidélité du compte rendu, qu'il est inutile de paraphraser.
Signalons le point synthétique sur les grandes infrastructures routières et la prise en considération toujours très vive des enjeux écologiques en termes de protection de la biodiversité et de développement des circulations douces.

14 avril 2020

Coronavirus - bas les masques

Des centaines de milliards d'euros passent au-dessus de nos têtes. Le président de la République nous a annoncé l'annulation de la dette des pays pauvres. L'Etat français est généreux. Les ressources financières sont inépuisables. C'est étourdissant. Nous fabriquons une dette gigantesque. Remercions d'avance les générations futures de contribuables qui vont la rembourser.

Une récente suggestion du Medef de "travailler plus" après instauration du déconfinement a suscité des hurlements de protestation de la part des syndicats.

Des milliards de masques protecteurs sont, paraît-il, commandés et en cours de livraison pour être "mis à disposition" de toute la population, ce qui découle de la dernière prise de position officielle sur la nécessité de cette mesure après une inquiétante série de volte-face en quelques semaines. Mais qui a vu le premier de ces masques ? C'est l'Arlésienne.

Que veut dire "mettre un masque grand public à disposition de chaque Français" ?
  • il y a quelque temps encore, les savants préconisaient de changer de masque toutes les 4 heures, ce qui fait au moins 3 masques par jour et par personne. A vos calculettes.
  • "grand public" signifie-il autre chose que "bas de gamme" ? Les riches et les puissants pourront-ils se procurer des "haut de gamme" ?
  • quel est le coût pour l'Etat de ces masques ?
  • les masques mis à disposition seront-ils gratuits ?  Sinon, à quel prix ?
  • quelles seront les modalités de distribution ? Avec des tickets de rationnement ? Sur ordonnance ? Dans les pharmacies ? Par la poste ?
  • le port du masque sera-t-il obligatoire ou pas ?
Le 13 avril, en une demi-heure de discours présidentiel compassionnel empreint d'humilité, ces questions pratiques simples n'ont pas été abordées, à l'instar de beaucoup d'autres d'ailleurs.
passage à l'acte dans un pays du Maghreb jamais en manque d'inventivité

En contrepoint de la photo ci-dessus, publiée avec une injuste intention sarcastique et condescendante, il faut saluer la réelle performance du Maroc en matière de masques, devant laquelle la France fait pâle figure.
Le Royaume Chérifien a réussi à produire 5 millions de masques par jour depuis plusieurs jours, dans deux entreprises, de Casablanca et de Marrakech, mobilisées dès le début. Huit autres entreprises suivent. Tout les agents publics de santé sont équipés, et une grande partie des citoyens. Ces masques sont en vente, notamment dans les supermarchés, au prix de 80 centimes de dirham (8 centimes d'euro) fixé par le gouvernement. Le Royaume est autosuffisant. Les exportations commencent.
Il y a des leçons à prendre au pays qui se targue d'avoir le meilleur système de santé au monde...et aussi les dirigeants les plus éclairés.

10 avril 2020

Coronavirus - merci La Poste



La Poste est une société anonyme détenue par la Caisse des Dépôts et Consignations (26%) et par l'Etat (74%).

Son statut social de service public n'est pas des plus clairs mais son rôle de service public ressenti par les Français - le fameux "ressenti"-, s'impose incontestablement.

Depuis trois semaines, la plupart des bureaux de poste sont fermés, affichant en format A4 caché dans un coin de la vitrine une information que cette fermeture est exceptionnelle et omettant courageusement de délivrer les informations pratiques basiques qu'attend l'usager : jusqu'à quand ? quel est le bureau ouvert le plus proche.

Le courrier n'est pratiquement plus distribué.

Le service Colissimo, entièrement sous-traité au privé, fonctionne avec enregistrement et paiement en ligne et enlèvement du colis à domicile par des personnels qui ne sont pas  salariés de La Poste et qui, eux, font consciencieusement leur travail.

Au cas où des casuistes démontreraient que La Poste n'est finalement pas un service public, qui osera prétendre que ce n'est pas au moins un service de première nécessité ? Quel sort est réservé à ceux qui touchent leurs allocations en numéraire au guichet ?

La carence de La Poste, consécutive à une action syndicale puissante face à une gouvernance impuissante, est un véritable scandale, sur lequel les médias et le gouvernement sont bien discrets.

La CGT et FO sont la manœuvre et font leur miel de la situation.Tous aux abris ! On est payés, on est tranquilles. On survivra pour servir encore mieux notre estimée clientèle quand tout danger sera écarté et avec peut-être une petite prime.

C'est une insulte aux caissières, aux policiers, aux personnels soignants et à tous les autres qui manifestent leur civisme, leur dévouement et leur courage tout en respectant du mieux qu'ils peuvent les contraintes sanitaires.

Un concert de casseroles de la honte s'impose.






9 avril 2020

Coronavirus - la France, nid d'experts - des trous dans la raquette

Macao, l'enfer du jeu
Le Caire, nid d'espions
dans le fil de ces titres mythiques de la littérature de gare on aurait envie d'ajouter
La France, nid d'experts

En effet, dans cette affaire de pandémie qui laisse la planète fort démunie, la France se distingue par la révélation d'une ressource exclusive, énorme et inépuisable d'experts. Qui se doutait du nombre incalculable de professeurs, de présidents, de directeurs, de hauts fonctionnaires, de membres de sociétés savantes et de sommités diverses qui composent notre société. C'est une vraie richesse nationale. On devrait songer à en faire un axe d'exportation. L'Amérique n'a que Donald Trump, et l'Angleterre seulement Boris Johnson.

L'idée n'est pas de distribuer des bons points et des bonnets d'âne, ce qui reviendrait à s'ériger absurdement soi-même en expert.

Deux cas, peut-être significatifs, relevant seulement du constat :

Le premier est celui du professeur Raoult qui prône le traitement par la chloroquine, médicament très ancien qu'ont consommé sous l'apellation de Nivaquine les voyageurs en zone de malaria. C'est indiscutablement un "personnage", cultivant son image de druide marseillais, laquelle est décalée mais plutôt sympathique. Jusqu'à nouvel ordre, il ne s'est pas présenté de contradicteur convaincant de ses thèses scientifiques. Le professeur Raoult a eu ce mot bien frappé pour vilipender certains de ses confrères : "Ce sont des médecins de bureau".

Le deuxième est celui de Madame Muriel Pénicaud, ministre du travail, qui a répondu ce matin aux questions de l'impitoyable Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV. Son attitude, le ton de son propos, sa vision élevée descendant fluidement au détail, les renseignements précis et intelligibles qu'elle a délivrés, son humanité, sa sincérité, sa simplicité ont eu raison du redouté journaliste. Sincèrement : chapeau ! Souhaitons que ce ministre bien à sa place fasse des émules, au moins en matière de communication.


Sémiologie (la sémiologie est à la fois une spécialité médicale et un concept linguistique cher à Roland Barthes) :
Une expression oubliée vient de refaire surface, à laquelle on peut prédire un grand avenir : 
"Il y a un trou dans la raquette"
C'est sympa, c'est chic, c'est branché, c'est faussement modeste, c'est une astucieuse façon de dire "On s'est un peu gouré, mais c'est normal, on s'en est aperçu et on rectifie."
Mais il n'est pas sûr que les "gens d'en bas", les "sans dents", qui n'ont jamais été invités à Roland Garros, en goûtent tout le sel.