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Das Narrenschiff - la nef des fous - Albrecht Dürer 1498 |
Trump nourrit actuellement
deux obsessions sous sa seyante casquette rouge : la première c’est d'éreinter les européens et de leur soustraire un maximum d’argent, la deuxième c’est de
recevoir le prix Nobel de la Paix. Il sacrifie l'Ukraine sans le moindre scrupule. Sa marque de fabrique est de changer souvent
d’avis, sauf pour le prix Nobel. Dans son délire il en est arrivé à pratiquer
une sorte d’autodérision sur son comportement erratique « je ne sais pas ce que je
déciderai, peut être ceci, ou alors cela, on verra bien ». Il est arrogant,
mal élevé, odieux. Un plouc, brutal, puissant. Le maître du monde incontestablement.
La semaine
dernière, le 17 août, l'auto-proclamée « coalition des volontaires » constituée
de dirigeants européens a débarqué à Washington sans y être invitée, pour faire
la leçon à Trump avant son entrevue avec le président ukrainien. Cette petite
troupe aux allures de Bourgeois de Calais ou de délégués de classe demandant
audience au proviseur, n’a pas été refoulée mais – peu de médias l’on rapporté
– a été accueillie par un troisième couteau, a dû faire antichambre avant de
rencontrer Trump qui, en hors d’œuvre d’un semblant de palabre, s’est d'abord payé
la tête de chacun des solliciteurs, avec un cynisme aiguisé. Comme d’habitude,
les plus fins analystes se demandent encore ce qu’il est sorti de cette
gesticulation.
Madame von der
Leyen, présidente de la commission européenne s’était déjà illustrée, le 27
juillet, en consentant à l’avanie de se faire recevoir par Trump dans son golf à Turnburry
en Ecosse, pour négocier l'avenir économique de l'Europe. Son habileté n’ayant d’égal que son courage, elle a promis à l'ogre, sur les trois
prochaines années, d’investir 550 milliards d’euros aux USA et de leur acheter
pour 700 milliards d’euros de produits énergétiques, sans compter l'achat d'armes en nombre. Elle a accepté les droits
de douane au taux imposé de 15% quand le Canada, sans tambours ni trompettes, par la seule vertu de la fermeté, a obtenu de Trump de les passer de 15% à 4%. Il est inconcevable que Madame von der Leyen ait pris ces engagements
sans l’aval des chefs d’état éclairés qui ont constitué peu après la prometteuse « coalition des volontaires ».
Poutine, sans
doute le moins fou des fous, est un prédateur méthodique, parangon de calme, de patience et de suite
dans les idées, avec des idées claires et en nombre limité, toutes éclairées par la
lumineuse pensée qu’avait énoncée son prédécesseur, Nikita Krouchtchev, lors de
l’assemblée générale de l’ONU le 13 octobre 1960 : « Ce qui est à
nous est à nous, ce qui est à vous est négociable ». Il se dit prêt à signer
un traité de paix avec l’Ukraine – bien que, pour lui, elle n’existe même pas -
à condition que toutes ses revendications inacceptables soient acceptées.
Trump et Poutine ont en commun de pratiquer de manière impudente le mensonge. Cela marche assez bien et d'autant plus que le mensonge est grossier, tant auprès de leurs courtisans qui applaudissent bruyamment pour préserver leurs privilèges qu'auprès de leurs peuples avides de grandeur donc réceptifs aux discours démagogiques qui l'exaltent .
Depuis la nuit
des temps, c’est la loi du plus fort qui s’impose. On l’avait oublié. Il est un peu tard pour ouvrir les yeux. Les inconséquents somnambules qui nous dirigent et qui,
contrairement à Trump et Poutine, sont souvent lettrés, seraient bien avisés de
s'inspirer de la fable de La Fontaine « Le loup et l’agneau ». Nous sommes devenus d'impuissants vassaux.
Bonne nouvelle.
Un concept innovant pour se débarrasser d'acteurs nuisibles sans laisser de trace et avec impunité garantie, est en train de prendre corps
en France : les faire mourir de rire. Ça ne laisse pas de trace et n’est
interdit par aucune loi. Nous disposons de quelques spécimens d'adorables chatons, à
petites griffes molles, aptes à l’exercice, qui sont lâchés, ou qui se lâchent tout
seuls, pour effrayer les méchants tels que Tebboune, Netanyahou, Trump, etc. Ils
ne mordent même pas les mollets de leurs cibles mais s’excusent, dispensent des paroles creuses, font
repentance, se soumettent, puis rentrent à la niche. Ces trompe-la-mort ne sont bons qu’à
disserter devant leurs semblables et à lancer de solennelles adresses au peuple
pour dire où sont le bien, le mal et le danger.
Voir dans ce blog, sous le même titre, les articles du 20/05/25, du 08/03/25 et du 02/03/25