26 janvier 2024

Loi sur l'immigration

 

© CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Tandis que 75% des Français demandent un durcissement des règles sur les étrangers, on n’a pas compté plus de 75 000 manifestants, le 21 janvier, pour défiler contre la loi dite « loi Darmanin » sur l’immigration.

Le 26 décembre 2023, le texte de loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » est arrivé devant le Conseil constitutionnel, suite à sa saisine « en blanc » - c’est-à-dire pour la totalité du texte - par le président de la République qui n’y était pas obligé, ce dernier encourageant ceux qu’on appelle « les Sages » - ils sont 8 et ont pour président le socialiste Laurent Fabius - à détricoter les amélioration résultant de l’accord passé entre l’exécutif et les Républicains au cours des âpres négociations qui avaient précédé.

Le 25 janvier 2024, le Conseil constitutionnel a massivement censuré la loi immigration. Un tiers des dispositions disparaît totalement ou partiellement du texte, dont certaines parmi les plus emblématiques pour l’opinion publique : restriction du regroupement familial, restriction des prestations familiales, réforme de la nationalité, quotas migratoires annuels à voter par le Parlement, caution de retour pour les étudiants étrangers, délictualisation du séjour irrégulier, etc.

Toutes ces dispositions qui avaient été introduites par le Sénat ont été censurées au motif qu’elles constituaient des « cavaliers législatifs », c’est-à-dire qu’elle étaient « sans lien direct avec le projet de loi », motif qui a de quoi surprendre.

C’est le pouvoir d’initiative parlementaire qui sort amoindri de cette affaire alors que, en dernière lecture , 349 députés ont voté pour, 186 contre et 38 se sont abstenus, mettant un terme à un débat parlementaire parmi les plus chaotiques de la Ve République.

C'est le gouvernement des juges contre la volonté du peuple.

L’opposition de droite réclame un référendum et la révision de la Constitution qui le permette.

sources : l'Opinion 25/01/2024, Le Figaro 25/01/2024

17 janvier 2024

Notes de lecture : "Le défi d'être français" par Michel Aubouin

Ce livre est un plaidoyer pour l’affirmation de l’identité française et pour sa défense.

Michel Aubouin est un ancien préfet, ancien directeur au ministère de l’Intérieur en charge de l’intégration des étrangers et des naturalisations (2009 à 2013). D’une origine très modeste dont il fait état avec simplicité et sans ostentation, il a d’abord été instituteur puis a intégré l’ENA et a réalisé une carrière de haut fonctionnaire au cours de laquelle il a été confronté, sur le terrain, aux multiples problèmes relevant des concepts d’assimilation et d’intégration. Auteur de plusieurs livres en rapport avec le sujet et d’une Histoire de la Police co-écrite avec Jean Tulard, il a rendu au Premier ministre en 2016 un rapport remarqué sur la situation dans les banlieues.Il participe à des débats sur les plateaux de télévision et il a récemment signé une tribune dans le Figaro. Précisons à toutes fins utiles qu'il n'appartient à aucun parti dit d' "extrême droite". Début décembre, il a donné, à Versailles, une conférence qui a remporté un grand succès.

Selon lui, au-delà de la stricte acception administrative, être français c’est s’inscrire dans une histoire très longue qui ne commence pas à la Révolution. Être Français ne se résume pas à un catalogue de principes mais relève d’un sentiment qui naît au Moyen-Âge. Comme Braudel (L’identité de la France), Michel Aubouin cultive la passion de la durée longue. Son ouvrage met en lumière la richesse de l’histoire de la construction de la France et fait le procès de l’effacement de cette histoire au profit de l’inscription des mémoires des nouveaux entrants.