4 mai 2010

N.T.M., F.D.P. (suite 1) : Casse-toi, vieux con !

Ce message fait référence à celui du 15 mars 2010 intitulé "Nique ta mère, fils de pute" ou je narrais mes mésaventures de redresseur de torts à l'encontre des cyclistes indisciplinés.

Voici que, la semaine dernière, j'ai été confronté à un retournement de situation surprenant.

Je circulais normalement rue du Colonel de Bange, sur mon vélo, vers 10h du matin. La circulation était clairsemée. Arrivé au feu, je me suis arrêté, le pied droit sur la bordure du trottoir, derrière une voiture déjà arrêtée au feu rouge (je fais partie des rares cyclistes à ne pas brûler ce feu rouge pour tourner à droite).

J'entends quelques vrombissements furieux émanant d'un véhicule en troisième position (2e voiture derrière moi). Le feu passe au vert. Les voitures s'ébranlent, moi aussi sur mon vélo.

Dans le virage à droite vers la rue Foch, le conducteur du véhicule vrombissant, fenêtre droite ouverte, me lance "Casse-toi, vieux con !". Le véhicule est une 206 "customisée", avec un tuyau d'échappement aussi impressionnant que l'orifice du canon lourd de campagne inventé par feu le Colonel de Bange. L'habitacle est renforcé par des tubes à l'intérieur pour protéger le pilote en cas de tonneau. On verra plus loin que ces renforts ne le protègent pas contre la bêtise.

Le pilote, de type européen, environ 25 ans, a une assez bonne apparence. Dommage qu'il soit si mal embouché.

Son anathème ayant été jeté, il poursuit sa trajectoire sans attendre une éventuelle réponse, emporté par son fougueux bolide.

Las ! Je le vois quelques coudées devant moi, tenter de doubler à gauche, puis à droite, mais en vain, d'autres véhicules moins véloces que le sien, qui contrarient de manière obscène son élan impérieux. Au bout du compte, et sans forcer sur mon coup de pédale, je le rattrape place du marché où il se trouve temporairement bloqué.

"Vous venez de vous adresser à moi - lui dis-je par sa fenêtre restée ouverte - mais je crains de ne pas avoir bien compris."

Il me répond, dans une forme moins concise que précédemment et sur un ton adapté à sa situation actuelle où la fuite n'est pas possible : "Oui, vous roulez à 10 à l'heure, vous gênez les voitures, vous n'avez qu'à rouler sur le trottoir comme tout le monde."

Ma conclusion : les moeurs changent, en mal. L'éducation routière à l'école, en plus de la lecture, de l'écriture et du calcul, c'est une excellente idée. La répression sans concession, en frappant au porte-monnaie, en confisquant les instruments du délit, c'est certainement plus efficace et, pour tout dire, indispensable. Il y a du boulot pour les autorités et pour la police qu'elles dirigent.

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