11 juillet 2015

Anish Kapoor vu par un émule de Doc’ Gynéco

Du 9 juin au 1er novembre 2015, le britannique Anish Kapoor expose dans les jardins du château de Versailles six œuvres monumentales. Il a défrayé la chronique à cause de l’une d’elles intitulée « Dirty corner ».
Cette œuvre – les cassandres diront cet « objet » ou cette « chose » - trône sur le Tapis Vert. Elle  a promptement été rebaptisée « Le vagin de la Reine ». La trouvaille lexicale ne provient évidemment pas du Harrap’s English-French mais elle est le fruit de l’imagination délirante d’un boutonneux tardif, victime d’obsessions maladives. On imagine les tourments qui hantent ce malheureux chaque fois qu’il est en présence d’une forme tubulaire, par exemple quand il mange des macaronis ou lorsqu’il pénètre dans le métro. Toutefois le mot a porté et a fait scandale.
Il n’est pas prouvé que tous ceux qui ont cru devoir s’exprimer, le plus souvent pour jeter l’anathème sur Anish Kapoor et sur Catherine Pégard, se soient  déplacés pour voir. On juge mieux avec du recul.
L’objet est une imposante pièce de chaudronnerie en acier rouillé, présentant un entonnement en surface gauche de belle facture technique, prolongé par un tube cylindrique en segments boulonnés, sur lequel ont été déversés de manière volontairement désordonnée des gros blocs et de la terre déjà envahie par les mauvaises herbes. On trouve parfois ce genre de chose à l’abandon au fond des dépôts d’entreprises de travaux publics. La métaphore gynécologique est incongrue.
Un chroniqueur habité par le bon sens a estimé que, si l’objet avait été exposé sur un parking d’hypermarché plutôt que sur le Tapis Vert du château de Versailles, personne n’y aurait prêté attention.
Il n’empêche que les plus grandes plumes ont rédigé des avis définitifs, où il est question de l’art, des mœurs et du mercantilisme, à propos de cette production. En conséquence de cette publicité, l’auteur va certainement voir sa cote décuplée. Entre temps, le Château aura enregistré un million de visiteurs supplémentaires, ce qui engendre une recette bien utile à l’entretien du patrimoine. Louis XIV et Molière doivent rire de tout cela dans leur tombe.


O TEMPORA O MORES

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