7 novembre 2016

Lexicographie (suite 2) - assimilation et intégration


Définitions piochées sur Wikipédia et résumées :

L'assimilation est une forme d’acculturation, au cours de laquelle un individu ou un groupe abandonne totalement sa culture d'origine pour adopter les valeurs d'un nouveau groupe. On trouve, dans l'Histoire, de nombreux exemples d'individus et de peuples assimilés.

L’intégration, dont la théorisation a été initiée par le sociologue Emile Durkheim (1858 – 1917), considère l’attachement des individus à la société par le travail, la religion, la famille, etc. sur la base de leur « vouloir vivre ensemble ». Il oppose l’intégration à l’anomie caractéristique d’une société produisant des conduites individuelles désorientées. Le modèle républicain français d'intégration se différencie du modèle du communautarisme dans lequel le respect des traditions ethniques et la liberté individuelle de choisir son mode de vie et ses valeurs priment.

Introduit en 1893 par le même Durkheim, le terme anomie (étymologiquement : absence de structure) est un concept fondamental en sociologie. Il caractérise l'état d'une société dont les normes réglant la conduite de l'humain et assurant l’ordre social sont inefficientes.



Explications du politologue Gilles Kepel, directeur de la chaire Moyen-Orient-Méditerranée à l’Ecole Normale Supérieure et professeur à Sciences-Po.
Extrait de propos recueillis par Patrice de Méritens – Le Figaro Magazine des 4-5 novembre 2016, page 42.

« Longtemps considérée comme allant de soi, particulièrement lorsque l’immigration était européenne, l’assimilation signifie que l’on devient le même : on se fond dans une semblable identité, tandis que l’intégration marque le fait que l’on s’agrège : on est partie prenante d’un ensemble articulé sans être nécessairement tous semblables.

L’assimilation a été attaquée d’abord par les mouvements de revendications juives qui ont considéré que le projet même relevait de l’antisémitisme dès lors qu’il aboutissait à annihiler culturellement le judaïsme, tout comme le nazisme l’avait fait disparaître physiquement.

La lutte contre l’assimilation chez une partie de la jeunesse musulmane s’inscrit donc dans la foulée de ce qui s’est passé au sein du judaïsme dix ans auparavant. Avec pour objectif leur intégration dans la société française par le biais des élections, nombre de jeunes musulmans se sont inscrits sur les listes électorales à partir de 2005. La gauche a cru que le vote musulman était un acquis lors de l’élection de Hollande, or depuis elle l’a perdu. Aucun politicien ne pouvant directement s’en prévaloir, cela explique l’activisme du Ccif [NDLR : Collectif contre l’islamophobie en France] et de Tariq Ramadan pour capter ce réservoir électoral potentiel. »

voir articles précédents sous le même titre, du  01/09/2016 et antérieurs

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