La France a décidé
d’installer au large de ses côtes (Atlantique, Manche et Méditerranée), un
ensemble éolien en mer, flottant ou posé sur le fond, à grand renfort de
subventions publiques : plusieurs milliards d’euros.
La production du parc
Robin Rigg implanté dans l’estuaire de la Solway à la frontière de
l’Écosse et de l’Angleterre, un site objectivement mieux venté que ceux où
seront construits les parcs français, est un bon point de comparaison pour
étudier l’impact potentiel de cette décision.
Les données disponibles heure
par heure sur les 17 premiers mois d’activité du parc Robin Rigg montrent
que :
§ le temps de fonctionnement à pleine puissance
sur une année (encore appelé le facteur de charge) est de 30 %. Le facteur de
charge annoncé de 45% pour les trois projets de parcs éoliens en
Méditerranée semble donc très optimiste (50 % de mieux qu’en Écosse).
§ cette production recouvre d’énormes
fluctuations de production : de 0 % à presque 100 % de la puissance maximale,
souvent en une à deux heures. De plus, le facteur de charge a été inférieur à 5
% pendant un tiers du temps. Cette faible fraction a duré près de la moitié du
temps en décembre 2010, alors même qu’une vague de froid s’installait jusqu’en
Europe occidentale.
§ de longs intervalles de temps pendant
lesquels l’efficacité du parc a été inférieure à 1 % ont été observés. L’un
d’eux a même duré près de quatre jours.
Dans ce contexte
rédhibitoire pour une production sûre et bon marché, la Commission européenne
autorise l’aide de l’Etat français de 2 milliards d’euros accordée à quatre
fermes pilotes d’éoliennes flottantes en mer en France, pour une production
annuelle de seulement 0,4 TWh, et encore surévaluée de 50% par rapport à l’Ecosse.
Il faudra
renouveler dans 20 ans (c’est la durée prévue) le coût faramineux de ces quatre
projets pour une production annuelle ridicule ; seulement 4 % de la production
annuelle d’un EPR prévu pour durer 60 ans.
De plus, il est difficile
d’imaginer qu’un stockage de taille adéquate puisse être construit au voisinage
des côtes françaises concernées pour supprimer les intermittences de
production fatales, ou du moins pour en lisser les variations les plus brutales
afin de ne pas faire s’effondrer le réseau d’électricité.
Surtout, si ces moyens générateurs
de productions fatales devaient se généraliser comme le demandent leurs
promoteurs à la Commission européenne, laquelle précise néanmoins : « La production de cette installation représente une part
très limitée de la production d’électricité française. À titre de comparaison,
la production d’électricité en France était de 529,4 TWh en 2017. C’est
pourquoi il est important d’aboutir dans le futur à un développement industriel
à grande échelle », le déploiement de nouvelles centrales
à gaz (gaz importé) émettrices de CO2 sera probablement nécessaire
en parallèle pour lisser les importants problèmes d’intermittence associés aux
éoliennes en mer (et aussi sur terre). Les coûts de ces centrales (construction,
fonctionnement et émissions de CO2) devraient être imputés à l’éolien
en plus des deux milliards d’euros de fonds publics sortis de la poche des
contribuables.
source : Michel Gay http://www.politique-actu.com/osons/eolienne-offshore-naufrage-sens-michel/1703297/