27 novembre 2021

Les 70 cheminées de l'institut Lavoisier à Versailles - quelques précisions

Cheminées de l'institut Lavoisier © ACTU78

Pour ceux qui ne sont pas encore au courant et qui n'ont pas lu l'article paru dans la livraison du 24 novembre de l'hebdomadaire TLN, l'histoire est la suivante :

L'institut Lavoisier, sis au 45, boulevard des Etats-Unis à Versailles, est sous la tutelle de l'Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ) et du CNRS. Il s'adonne à des recherches de haut niveau sur la synthèse organique, les molécules, interactions et matériaux, l'électrochimie et physicochimie aux interfaces et manipule à cette fin des produits radioactifs dans ses laboratoires.

Il y aura bientôt deux ans, des cheminées sont apparues sur le toit du laboratoire, au nombre de 70 environ. Plus récemment s'est développé un émoi grandissant basé sur la suspicion que s'échapperaient de ces cheminées des gaz et des produits radioactifs. Les syndicats de copropriétaires des immeubles d'habitation du voisinage se sont mobilisés et ont saisi la Mairie, l'Université et la Préfecture. L'association SAVE s'est emparée du sujet et a agi de concert. Ces actions se sont heurtées à une absence de réponse des organismes de tutelle, jugée scandaleuse et accroissant la suspicion. 

Les investigations menées personnellement par Claude Ducarouge, président de SAVE, ont mis en évidence de notoires irrégularités par rapport aux normes et obligations de contrôle édictées notamment par l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).

A l'occasion de l'Assemblée Générale de l'association deBange-Houdon tenue ce matin 27 novembre au musée Lambinet, où sont intervenus le maire du Chesnay-Rocquencourt et celui de Versailles, un point a été fait sur le sujet par François de Mazières, maire de Versailles, dont nous avons retenu ce qui suit.

L'institut Lavoisier, bien qu'installé sur la commune de Versailles, dépend de l'Etat et n'est pas soumis au PLU (situation identique à celles des unités réfrigérantes construite par le Château dans le pavillon des Fontainiers rue Robert de Cotte, qui ont suscité un émoi de même nature). C'est donc à bon droit que l'institut n'a déposé aucune demande de permis de construire ni aucune déclaration de travaux à la Mairie. En conséquence, la Mairie ne peut, par exemple, ordonner leur démolition.

Le maire de Versailles, conscient, entre autres, de ses responsabilités en matière de santé publique, s'est dès l'origine employé à demander des explications, qu'il n'a pas plus obtenues que les syndics et associations. Il a indiqué avoir personnellement appelé à deux reprises le directeur de l’UFR de Sciences pour obtenir des garanties et demander que soient reçus Claude Ducarouge et une délégation de riverains. Le directeur de l’UFR s’est voulu rassurant en garantissant que le laboratoire ne présentait aucun risque et il s’est engagé à recevoir les personnes citées. Toutefois, devant l’absence de mise en œuvre de ce dernier engagement, le maire a écrit au président de l’UFR pour lui redemander des explications.

On aurait appris au passage que ces cheminées résulteraient du simple rehaussement de souches (jusque-là peu visibles) servant aux extractions des laboratoires. Ainsi, le problème sanitaire, s'il existe, remonterait à loin.

Conclusion : la guerre contre les cheminées mystérieuses, digne de la geste du héros de Cervantès, continue. La médiatisation conjuguée aux actions persévérantes de la Mairie, des associations et des riverains devrait finir par déboucher sur une mise à plat du sujet et à la mise en œuvre par l'institut Lavoisier, sous le contrôle de ses autorités de tutelle et de l'ASN, des corrections qui apparaîtraient nécessaires. Il faudra évidemment rendre public le diagnostic et le détail des mesures prises ainsi que leur calendrier d’exécution.


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