23 janvier 2022

Versailles Rive Droite - les trains font du bruit (suite 3)


Du nouveau sur le front des nuisances acoustiques et des vibrations provoquées par les trains à la gare Rive Droite de Versailles.

Madame Inès de Pirey, présidente fondatrice du collectif Voisins Rive Droite (voisins.rivedroite@gmail.com) dédié à ce sujet, a obtenu que la SNCF procède à une auscultation acoustique. Celle-ci a été réalisée par le Bureau Veritas pour le compte du service Acoustique et Vibration de SNCF Réseau.

Propagation du bruit ©️SNCFR


Enregistrement du bruit en façade ©️SNCFR


Cette auscultation a donné lieu à un petit rapport remarquablement pédagogique et succinct (dont sont extraites les deux figures ci-dessus), téléchargeable par le lien suivant :

23/01/2021 - diagnostic acoustique au 123 bd de la Reine

La démarche consiste à effectuer dans un premier temps des mesures acoustiques et vibratoires représentatives en choisissant des emplacement pertinents pour les capteurs et en couvrant une large période de temps. Dans un deuxième temps les résultats sont confrontés aux normes en vigueur établies en considération du confort et de la santé des personnes soumises au bruit.

Il en découle un diagnostic assez simple établissant la conformité ou non par rapport à la norme.

Dans le cas d'espèce, le bruit, bien que d'un niveau élevé, serait en dessous du seuil fixé par la norme. Mais des points particuliers générant le bruit ont été identifiés.

Le dernier paragraphe du rapport est libellé comme suit :

La présence de bruits singuliers et la vitesse plus élevée expliquent les nuisances ressenties au passage des circulations sur VB2. 
Les appareils de voie sont responsables des nuisances ressenties au passage sur V2C. 
[Une] inspection de voies [est] à mener pour confirmer si les joints sont défectueux et [dans ce cas] programmer un remplacement.

Attendons la suite. S'entendre dire que la nuisance est inférieure à un seuil normatif n'est pas une réponse satisfaisante pour ceux qui la subissent en permanence. Le projet de la SNCF d'apporter des corrections laisse place à l'espoir d'une amélioration convaincante.

L'auscultation paraît sérieuse, mais elle a été commanditée par la SNCF qui est fauteur du trouble et qui serait donc partie dans un contentieux s'il advenait qu'il soit porté devant les tribunaux. Dans ce dernier cas, seul l'avis d'un expert judiciaire nommé par le juge serait pris en compte.

Rappelons une affaire ancienne présentant des analogies, qui avait provoqué de lourdes dégradations structurelles sur un immeuble du secteur sauvegardé à cause des vibrations engendrées par un ralentisseur (article du 8 septembre 2009 dans ce blog). Le requérant avait effectué des mesures de haut niveau technique avec le matériel d'auscultation le plus performant à l'époque et une analyse parfaitement étayée dont les résultats prouvaient que les seuils étaient dépassés et que le ralentisseur était bien la cause des désordres, lesquels étaient par ailleurs parfaitement visibles. En outre, la survenance des désordres coïncidait avec l'installation du ralentisseur et ils avaient cessé d'évoluer dès son enlèvement. Las, le juge a réfuté la démonstration produite et s'en est tenu aux dires d'experts dont la compétence et les moyens étaient d'un niveau modeste, qui ont commis des contre-sens et rendu des conclusions ambigües, voire erronées. Résultat : après dix ans de procédure, le requérant a été débouté. Préjudice : 35 000 euros pour la réparation des dommages causés.


Voir sous le même titre dans ce blog :
articles du 24 mai 2021, du 17 janvier 2021 et du 20 décembre 2020
également, sous un autre titre, l'article du 10 avril 2017  


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