Après une période de lâcheté où je m'en prenais aux femmes et aux enfants, dorénavant, je m'attaque de préférence aux hommes plutôt jeunes et athlétiques. Pour me prouver que je suis courageux.
Mon terrain d'exercice favori est le trottoir côté pair de la rue du Colonel de Bange, entre mon domicile et la brasserie Le Square. La méthode est simple : profitant de ma corpulence, j'occupe la largeur du trottoir, oblige le cycliste à s'arrêter même s'il tente de forcer le passage en me bousculant. Je lui signifie que ce qu'il fait est interdit par le code de la route et puni d'une amende de 90 euros, que les trottoirs sonts à l'usage exclusif des piétons et que les cyclistes doivent rouler sur la chaussée ou alors aller à pied sur le trottoir en poussant leur machine si la circulation sur la chaussée leur paraît encombrée ou dangereuse.
Mes quatre dernières expériences sont les suivantes :
- La semaine dernière : environ 20 ans, type européen, casquette de travers, "nique ta mère, fils de pute" dit-il en poursuivant son chemin sur le trottoir alors que la chaussée est entièrement dégagée et qu'il circule dans le sens unique.
- Il y a trois mois : environ 20 ans, type non européen (mais alors vraiment pas), "rien à foutre, casse-toi", puis "casse-toi, rien à foutre" et ainsi de suite. Je le prends au collet et ne sais pas comment conclure quand surgit providentiellement une patrouille de trois hommes en civil de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) qui s'occupe de lui.
- Il y a quatre mois : environ 40 ans, type européen, mais celui-là est en grosse moto, c'est un moto-taxi. Je lui barre le passage et lui indique la chaussée du bras, index pointé. Il plaide je ne sais quoi de dessous son casque intégral et finit par s'exécuter en maugréant.
- Il y a six mois : environ 30 ans, type européen, à 7 heures du matin, je suis en costume du dimanche et vais prendre mon train quand une bicyclette bolide passe le coin de la brasserie et me heurte. Je lui sers une version très abrégée de mon discours assaisonnée d'un nom d'oiseau. Il s'arrête 10 m plus loin à cause de sa vitesse, se retourne et m'invective "fils de pute". Il fait mine de revenir pour me défier. Je l'informe que ce qu'il m'a dit est totalement inexact et poursuis mon chemin sans demander mon reste.
Bilan : 1 victoire contre une moto, 1 victoire inespérée contre un vélo, 2 échecs navrants. Je finirai par me faire casser le nez.
Faut-il ne rien voir et marcher en baissant le tête ?
Il y certainement quelque chose à faire. Je ne crois pas que l'information dans les écoles prônée par les autorités soit l'unique remède approprié. L'intervention de la BAC était très satisfaisante mais je crains qu'elle n'aurait pas eu lieu si je n'avais pas déclenché une altercation.
2 commentaires:
espèce de gros fils de pute de ta mère.
nique ta mère t'auras des frères (smiley cœur)
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