25 juin 2017

Sûreté, sécurité, propreté : Paris fait la chasse aux "incivilités"

incivilité = manque de civilité, défiance de l'ordre public
civilité = savoir-vivre, politesse
civisme = déclinaison, en politique, du savoir-vivre, respect des lois et règlements

Depuis les années 70, le vocable "incivilité" s'est progressivement imposé dans la novlangue, comme un doux euphémisme chargé d'indulgence.

Il recouvre un vaste champ de comportements répréhensibles qui sont ceux des sans-gêne, des malpropres, des resquilleurs, des provocateurs, et d'autres malfaisants dont la liste est longue.

Le droit est à la traîne. Trop peu des actes qui relèvent de la notion d'"incivilité" sont qualifiés en contraventions ou délits.

C'est pourtant une plaie, qui ne se guérit pas par la bienveillance, l'angélisme et l'irénie. Les responsables politiques font en général preuve d'une pusillanimité coupable sur le sujet. La loi présente de regrettables lacunes. Or les forces de l'ordre ne peuvent réprimer que les infractions prévues par la loi.


Un petit exemple d'angélisme est le bandeau lumineux "je monte, je valide" qui s'affiche à l'avant des bus , là où, par intermittence est aussi indiquée la destination. Outre son style bébête dans un langage d'école maternelle, cette formulation a un parfum d'excuse anticipée. On a vu des injonctions plus comminatoires.

A contrario, rouler à vélo sur le trottoir n'est pas, comme on pourrait le croire, une incivilité mais une infraction au code de la route (article R.412-34, infraction de 4e classe, amende forfaitaire de 135 euros). On constate néanmoins, vis-à-vis de cette infraction caractérisée, la même attitude laxiste que celle dénoncée au sujet des "incivilités", comme si enfreindre le code de la route n'était qu'un péché véniel.

Un article sur cinq colonne en page 18 de l'édition du 19 juin du Figaro, intitulé "Comment Paris fait la chasse aux incivilités" fait le point sur les mesures prises dans la capitale, dont le maire, Anne Hidalgo, est de gauche. Depuis un an, un effectif de 1 900  agents en uniforme, non armés, est chargé de faire la chasse aux jets de mégots, mictions intempestives [comme c'est joliment dit - NDLR)] abandon de déchets (canettes, emballages, etc.) ou d'encombrants. Souvent les agents se contentent d'une injonction (le fautif ramasse alors sa canette et la dépose dans la corbeille) mais, entre janvier et avril 2017, pas moins de 15 500 amendes ont été infligées dont 1 809 pour jet de mégot (68 euros). Les agents ont reçu une formation leur permettant d'avoir une conduite efficace. Leur action est entravée par des complications administratives telles que le concours obligatoire d'un officier de police judiciaire pour réclamer la présentation d'une pièce d'identité !
En encadré dans cet article, l'exemple de la ville de Cannes est cité. Son maire est de droite et partage avec Hidalgo le souci de s'attaquer au fléau. A Cannes, le recours aux caméras de surveillance permet une intervention rapide des équipes pour interpeller les fautifs.

Nous avons déjà dénoncé la pratique du crachat sur les trottoirs par des représentants de la diversité culturelle qui importent chez nous leurs intéressantes coutumes. Cette diversité est, paraît-il, un enrichissement. Mais, "en même temps", quelqu'un n'a-t-il pas dit que culture française n'existait pas.

A Singapour le chewing gum est interdit par la loi depuis 1992. De lourdes amendes frappent les contrevenants. Le succès est total. Dans cette  cité-état on peut également être verbalisé si on ne tire pas la chasse d'eau. Donc, quand on veut ou peut. Cela devrait être praticable au pays des Lumières.

Est-il nécessaire d'ajouter que ces "incivilités" ont un coût important (moyens de répression, nettoyage, réparations, tourisme, image, etc.) pour la collectivité, et que l'argent ne sort toujours que de notre poche ?

Aucun commentaire: