17 mars 2019

Le sac des Champs Elysées - chienlit ou détresse ?



Samedi 16 mars, les Champs Elysées ont été, pour la 18e fois consécutive, le théâtre hebdomadaire de scènes de violence, de destruction et de pillage aussi inouïes que choquantes. 

On a vu des policiers qui ne ripostent pas parce qu'ils ont l'ordre de ne pas riposter, un policier à terre lynché, des fourgons de gendarmerie attaqués et leurs occupants en bien mauvaise posture, des véhicules de police qui battent en retraite en marche arrière, d'autres incendiés.

La responsabilité première de l'Etat est d'assurer la sécurité des personnes et des biens. Il y a visiblement des manquements, d'autant plus intolérables qu'ils sont répétitifs. Or l'Etat, aujourd'hui, redoute par dessus tout qu'il y ait un mort chez les casseurs ou chez ceux parmi lesquels ils se fondent. C'est le "syndrome Malik Oussekine". L'incendie du Fouquet's, le pillage de Bulgari et de Celio, le lynchage de policiers, sont alors considérés comme de moindres maux.

Les Gilets Jaunes sont certes infiltrés par des casseurs "professionnels" mais ils sont loin d'être tous innocents, comme l'ont montré les images de la télé. On peut penser que, si les Gilets Jaunes cessaient leurs manifestations, les casseurs, privés de leur couverture, se trouveraient fort dépourvus et que tout cela cesserait.

Dans le peuple, jusque dans notre entourage, les avis sont néanmoins partagés.

D'aucuns condamnent catégoriquement la dégénérescence des manifestations des Gilets Jaunes. Ils rappellent que le droit de manifester ne donne pas le droit de casser. Ils disent que la police doit répondre avec force et utiliser des moyens appropriés. Ils disent que si un casseur perd un œil à cause d'un tir de LBD (Lanceur de Balle de Défense) c'est bien fait pour lui. Ils disent que, si un Gilet Jaune soi-disant pacifique et non violent perd un œil, il devait savoir qu'il prenait sciemment ce risque en venant manifester dans des conditions désormais bien connues.

D'autres disent que la violence sociale dont les Gilets Jaunes prétendent être les victimes est bien plus forte que la violence physique à laquelle donnent lieu leurs manifestations. Ils estiment que le droit de manifester ne saurait en aucun cas être entravé. Certains professent que seule la violence peut faire fléchir l'Etat pour qu'il accède à leurs revendications insatisfaites.

Mais quelles revendications ? Dans la bagarre, on ne les entend plus, même confusément.

Pendant ce temp, Monsieur Jacques Toubon, ancien ministre, qui dirige "Le Défenseur des Droits", institution indépendante créée en 2011, inscrite dans la constitution, a consigné dans son dernier rapport " La dangerosité de ces armes 'non létales' a été soulignée au regard des blessures graves, mutilations, infirmités, voire des décès qu’elles occasionnent. Nous avons ainsi préconisé l’interdiction des lanceurs de balles de défense (LBD 40x46) dans les opérations de maintien de l’ordre". Selon les informations du Canard Enchaîné non démenties par l'intéressé Monsieur Toubon bénéficie d'un revenu de 30 000 euros d'argent public. Les Gilets Jaunes, pourtant prompts à faire la chasse aux riches, ne s'en sont pas encore pris au zélé défenseur de leurs droits, opposé à la loi anti-casseurs.

Voir dans ce blog l'article "Liberté de manifester - quelques points de droit" du 13 janvier 2019.

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