23 février 2020

Arrêt de Fessenheim - aberrante décision



Veut-on vraiment freiner le réchauffement climatique en diminuant les gaz à effet de serre ?

Le 22 février 2020, la tranche 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim, qui en compte 2, a été arrêtée. L’arrêt de la tranche 2 est prévu le 30 juin 2020. La centrale a été mise en service en 1977. Elle possède deux réacteurs à eau pressurisée (REP) d’une puissance nette de 880 MW chacun.
L'arrêt de la centrale qui était lié à la mise en service de l'EPR de Flamanville, constamment reportée, en a finalement été déconnecté.


La fermeture de Fessenheim entraînera un surcroît d’émission de gaz à effet de serre compris entre 6 et 12 millions de tonnes équivalent CO2 par an par rapport à la situation dans laquelle la centrale aurait été prolongée, à cause du recours à des centrales au gaz ou au charbon pour compenser la perte de production que sa prolongation aurait permis d’éviter.

La centrale appartient pour 67,5 % à EDF et pour 32,5 % à des groupes allemands et suisses (EnBW, Alpiq, Axpo et BKW). Avec l'accord de tous les actionnaires, EDF a engagé des travaux afin de porter la durée de vie de la centrale à cinquante ou soixante ans. En cas de fermeture anticipée, il sera nécessaire de dédommager les actionnaires pour la perte subie

La production est d’environ 12 000 GWh, soit 90% de la consommation alsacienne, 50% de la production alsacienne et 1,5 % de l'électricité française.

L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) considère qu'il n'y a pas de risques justifiant l'arrêt de l'exploitation de la centrale. Elle a donné son accord à la poursuite de l'exploitation de la centrale pour dix ans supplémentaires, en 2011 pour la tranche 1et en 2013 pour la tranche 2, sous réserve que soient réalisés les travaux tirés des enseignements de Fukushima.

En comparaison, aux États-Unis, l’autorité de sûreté nucléaire américaine (NRC) a accordé des renouvellements de licence jusqu’à 60 ans pour 81 réacteurs sur les 99 en service dans le pays, dont la centrale de Beaver Valley qui est la centrale de référence de Fessenheim, et elle a publié, fin 2015, un projet de lignes directrices pour décrire les méthodes et techniques acceptables par les équipes de la NRC pour le renouvellement de licence jusqu’à 80 ans d’exploitation.

Les syndicats, notamment ceux de gauche, regrettent une décision politique inspirée par des considérations dogmatiques. Nous aussi.
L'arrêt de Fessenheim est une promesse de campagne présidentielle. La construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en était une aussi, à laquelle, sous la pression d'une poignée d'anarchistes hirsutes, l'Etat a renoncé.

1 commentaire:

François Vicariot a dit…

La fermeture de Fessenheim est le résultat d'un choix politique fait par M. Hollande pour des raisons purement électoralistes lors de sa campagne présidentielle de 2012. C'est, de l'avis confirmé de tous, même des écolos aujourd'hui, une erreur technique et économique majeure. Et cependant, toujours pour des raisons électoralistes, M. Macron, qui ferait bien de se renseigner, a, dans la précipitation, décidé de fermer Fessenheim.
Une telle décision devrait être proposée par des ingénieurs spécialistes, lesquels disent tous que Fessenheim pourrait, après les travaux d'entretien qu'a subis cette centrale l'an dernier, fonctionner en toute sécurité encore pendant 10 ans! Quant aux déchets non recyclables, ils ne représentent que 0,2 % de la totalité de déchets, soit 1m3 par réacteur !. Et ceux-là, on sait où et comment s'en débarrasser sans conséquences aucune pour l'humanité à très très long terme.
Eh bien non, M. Macron ne les a pas consultés. Résultat, vous allez tous en payer les conséquences, à commencer par la facture. Lui non, car il ne paie pas son électricité.
Et je ne parle pas des émissions de CO2 car cette suppression va s'accompagner, mais cela on ne le dit pas, d'une augmentation des activités des centrales à charbon et au gaz …