1 juin 2020

1er juin 1879 - mort du prince impérial Louis-Napoléon à Itelezi au Natal


« Le cadavre portait dix-sept blessures, toutes par-devant, et les marques sur le sol, comme sur les éperons, indiquaient une résistance désespérée »
Le prince Louis-Napoléon, fils unique de Napoléon III réfugié en Angleterre après la défaite de 1870, est diplômé de l’Académie Militaire Royale de Woolwich.

Il demande à être affecté au sein de l’armée britannique en Afrique Australe où se déroule la guerre de pacification du Natal. Il dit à l’impératrice Eugénie, sa mère : « Quand j'aurai fait voir que je sais exposer ma vie pour un pays qui n'est pas le mien, on ne doutera plus que je sache la risquer mieux encore pour ma patrie ».

Le 1er juin 1879, il participe à une mission de reconnaissance, menée à cheval avec quelques hommes dans une région située à une trentaine de kilomètres de Vryheid et à environ 50 kilomètres à l'ouest de Dundee, un lieu-dit nommé Itelezi (à l'est du site de la bataille de Blood River – victoire sanglante des Boers sur les Zoulous en 1838).

Lors d'une halte au bord d'une rivière, dans un endroit qui lui semble désert, la patrouille est surprise par un groupe de guerriers zoulous. Des coups de feu sont tirés et deux soldats britanniques perdent la vie. La troupe prend la fuite à cheval à l'exception du prince. En effet, celui-ci court et tente de sauter en selle en voltige pour remonter sur son cheval. Mais il a équipé son cheval de la selle que son père possédait lors de la bataille de Sedan en 1870. La sangle hors d'usage de sa selle cède sous son poids. Il se retrouve à terre, ne pouvant échapper aux Zoulous.

Dans sa chute violente, il se fait piétiner le bras droit. Son sabre part avec le cheval, il ne lui reste que son pistolet, qu’il ne réussit pas à maîtriser de la main gauche. Il est transpercé de 17 coups de lance. Les guerriers éviscèrent et mutilent le corps des deux soldats britanniques morts au début de l'attaque, mais épargnent celui du prince car c'est le seul qui se soit battu[]. Ils se contentent de le déshabiller et de lui prendre ses armes. Le chef des guerriers zoulous ordonne de lui laisser sa chaîne d'or au bout de laquelle pendent deux médailles et un cachet de cornaline, souvenir de sa grand-mère la reine Hortense, qu'il avait lui-même hérité de son père. Les guerriers zoulous portent autour du cou des amulettes et ils respectent celles du prince.

Quelques semaines après, les Zoulous vaincus témoignèrent de la bravoure du jeune chef blanc. « Il ressemblait, diront-ils, à un lion. » - « Pourquoi un lion ? » - « C'est l'animal le plus courageux que nous connaissions ! ». En hommage, ils rendront les objets personnels et l'uniforme.

Le rapport du capitaine Molyneux, du 22e régiment A.D.C. précise éloquemment : « Le cadavre portait dix-sept blessures, toutes par-devant, et les marques sur le sol, comme sur les éperons, indiquaient une résistance désespérée ».

Il était âgé de vingt-trois ans.

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