« Consort » est
emprunté (1370) au latin consors ( de cum et sors) qui signifie « partageant le
même sort ». Le féminin « consorte » a été employé jusqu’à la
fin du XVIe siècle au sens de « compagne, épouse ». Seul le masculin
s’est maintenu, souvent au pluriel avec le sens péjoratif de « comparse ».
Dans le langage juridique, « consorts » désigne ceux dont les terres
se touchent ou qui ont un intérêt commun dans une affaire.
« Prince consort »
s’applique à l’époux non couronné d’un souverain régnant, d’où, par métaphore souvent
ironique, à l’époux d’une femme possédant une renommée supérieure à la sienne.
En droit
constitutionnel anglais, le mot s'applique au mari ou à la femme d'un souverain
régnant, considéré non au point de vue de sa capacité privée, mais bien de sa
capacité politique et de sa participation très limitée aux prérogatives
royales. La reine consort (queen consort) est ainsi désignée pour la distinguer
de la reine régnante (queen regnant) qui tient sa couronne de ses droits
personnels comme la reine Elizabeth Ière et la reine Victoria. Au point
de vue de ses biens, cette reine consort est considérée comme
une feme sole, c'est-à-dire une célibataire indépendante de son mari. Ses
revenus sont personnels ainsi que les privilèges qui lui sont attribués. Le
consort, notamment le mari d'une reine régnante, est le sujet de son
conjoint ; il peut être accusé de haute trahison. Le mari de la reine
Victoria ne possédait aucun titre anglais et n'occupait à la cour d'autre rang
que celui qu'on lui laissait par courtoisie. En 1857, le titre de
prince-consort lui fut octroyé par lettres patentes.
Le terme apparaît en Angleterre sous le règne d’Elizabeth
Ière de 1558 à 1603 pour désigner l'époux non couronné du souverain anglais
afin de lever l'ambiguïté entre une reine épouse du roi et une reine en titre
qui exerce réellement la fonction de souveraine.
Une reine consort est l’épouse d’un roi régnant.
Elle partage généralement le rang et le statut social de son mari.
Historiquement, une reine consort ne détient pas les pouvoirs politique et
militaire du roi. Par opposition, une reine régnante est une reine à part
entière, dotée de tous les pouvoirs d'un monarque et qui le plus souvent
est devenue reine en héritant du trône à la mort du précédent monarque.
Certains pays ayant une reine comme chef d’Etat n'accordent
pas le titre de roi à l'époux de cette dernière, et lui préfèrent le titre de « prince
consort ». Deux fois seulement ce titre a été accordé officiellement par
le souverain en titre : en 1857 par la reine Victoria à son mari le prine
Albert, en 2005 par la reine Margrethe II de Danemark à son mari le prince
Henri.
Le prince Philip, né prince de Grèce et de Danemark, époux de la reine
Elisbeth II du Royaume Uni reine, couramment désigné dans la presse comme
le « prince consort », n'a jamais reçu ce titre de façon
officielle.
Dans son Queen accession’s day message publié
le 6 février 2022, la reine Elizabeth II a écrit : “…And when, in the fullness of time, my son Charles
becomes King, I know you will give him and his wife Camilla the same support
that you have given me; and it is my sincere wish that, when that time comes,
Camilla will be known as Queen Consort as she continues her own loyal service….”