8 août 2023

Une minute de silence, s'il vous plaît !

Minute de silence à l'Assemblée Nationale le 28 juin © BFMTV

Nahel Merzouk, un « petit ange » selon sa grand-mère, a été tué par balles par un policier à la suite d’un refus d’obtempérer à Nanterre le 27 juin. A 17 ans seulement, il affichait déjà un palmarès impressionnant comportant 15 mentions au fichier des antécédents judiciaires :

  • 2020 recel ;
  • 2020 rébellion contre des policiers ;
  • depuis 2021 : 5 refus d’obtempérer ;
  • février 2022 : utilisation de fausses plaques ;
  • février 2022 : recel ;
  • février 2022 : circulation sans assurance et sans permis ;
  • janvier 2023 : consommation et vente de produits stupéfiants ;
  • février 2022 : circulation sans assurance et sans permis ;
  • mars 2023 consommation et vente de produits stupéfiants ;
  • 27 juin 2023 : circulation sans assurance, sans permis et refus d’obtempérer après commission de nombreuses infractions au code de la Route, suivi du tir létal d’un policier.

Le 28 juin 2023, donc le lendemain de l’évènement fatal, avant toute enquête et encore moins décision de justice évidemment, le président de la République déclare « inexplicable et inexcusable » l’action du policier, ce qui revient à une condamnation anticipée. Le même jour, la présidente de l’Assemblée Nationale fait observer une minute de silence dans l'hémicycle en hommage au disparu. Et la première ministre abonde en estimant que " l'intervention de la police était manifestement non conforme".  Enfin, un footballeur célèbre qui se prend pour Victor Hugo mais à qui personne n’a demandé son avis,  déplore devant les caméras que ce triste évènement lui a fait « mal à [sa] France ».  En pareilles circonstances, la seule chose à dire est qu'il faut "faire confiance à la justice et lui laisser le temps de faire son travail", selon la formule consacrée.

On connaît la suite : campagne « La Police Tue, Mort aux Flics », une semaine d’émeutes très violentes avec trois morts et de nombreux blessés, des voitures et des transports en commun brûlés, le pillage des commerces, l'incendie d'écoles, de médiathèques et de services publics, un coût de l’ordre du milliard d’euros.

Madame Assa Traoré © RTL


On ne peut que déplorer le décès violent d’un être humain, même si c'est un voyou, mais il faut constater que, récemment et sans conséquences comparables, des agressions gratuites horribles ont été commises contre des personnes innocentes, tels que tabassages à mort, percussion volontaire par véhicule, viol barbare, etc. entraînant plusieurs fois la mort.

La « justice » de la rue, surtout quand elle est cautionnée au plus haut niveau et relayée par les réseaux et les médias, est terrible et partiale. Dans le cas d'espèce, il est manifeste que l'aubaine a été exploitée pour se livrer au saccage et au pillage.

C'est la bêtise qui est inexcusable.

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