3 janvier 2016

Légion d'Honneur et mention "Mort pour la France" - les dérives

La publication par les médias de la promotion de la Légion d'Honneur du 1er janvier 2016 montre des têtes d'affiche dont certaines ont, une fois encore, de quoi laisser perplexe, témoignant d'une dérive qui ne date pas d'hier.

Il est nécessaire de revenir aux fondamentaux. Ceux-ci sont clairement exposés en 10 points sur http://www.legiondhonneur.fr/fr qui est le site de la Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur. Portons notre attention sur le point 3 :
 3. Qui peut l’obtenir ?
Tout citoyen français sans casier judiciaire ayant fait preuve de mérites éminents au service de la nation, à titre militaire ou à titre civil. Il faut avoir au minimum 20 années d’activité pour être distingué dans la Légion d’honneur.

Sur un sujet voisin, celui de la mention "Mort pour la France", on assiste avec une égale perplexité à une autre dérive illustrée  par le titre d'un livre signé par sa mère sur la première victime du terroriste Merah en mars 2012 à Montauban . Ce malheureux jeune homme a été assassiné alors que, en vêtement civils, sur un parking, il cherchait à vendre sa moto . L'inhumation a eu lieu au Maroc et le cercueil était recouvert du drapeau marocain. Sur son site http://www.onac-vg.fr/fr/missions/mentions/  l'Office National des Anciens Combattants précise :
La mention « Mort pour la France »
Cette mention a été instituée par la loi du 2 juillet 1915 et modifiée par la loi du 22 février 1922 au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Les textes qui ont étendu ultérieurement le droit sont codifiés dans l'article L.488 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre qui stipule que « doit, sur avis favorable de l'autorité ministérielle, porter la mention « mort pour la France », tout acte de décès d'un militaire ou civil tué à l'ennemi ou mort dans des circonstances se rapportant à la guerre ».
Une notion primordiale à retenir : la preuve doit être rapportée que la cause du décès est la conséquence directe d'un fait de guerre.
Dans le cas évoqué, il est à noter que la victime a été nommée à titre posthume chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur, et que ce fut au tour de sa mère lors de la promotion du 14 juillet 2015. Qu'attend-t-on pour en faire autant, a titre posthume, pour les millions de combattants qui, eux, sont réellement "Morts pour la France" depuis le Premier Empire.
Cherchez l'erreur.
Les honorables gardiens des grandes institutions concernées seraient-ils manipulés ?

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