28 avril 2018

Abolition de l'esclavage



Monument érigé à Sainte-Anne en Guadeloupe
Le décret d'abolition de l'esclavage (en France), rédigé par Victor Shoelcher, sous-secrétaire d'Etat à la Marine dans le gouvernement provisoire de la IIe République, a été signé le 27 avril 1848. Cette abolition avait été précédée notamment au Danemark en 1803, en Angleterre en 1833, en Tunisie en 1846 et dans l'Empire ottoman en 1847. Bien d'autres pays suivront.
L'abolition de l'esclavage est célébrée en France à des dates diverses. Cette année, Emmanuel Macron, président de la République, a choisi le 27 avril et a organisé à cet effet une cérémonie au Panthéon où repose Schoelcher, dont la famille est originaire de Fessenheim en Alsace.
Le 10 mai 2015, en référence à la loi dite "Taubira" du 10 mai 2001 reconnaissant que l'esclavage est un crime contre l'humanité, François Hollande, alors président de la République, a inauguré le Mémorial ACTe (ce qui est censé signifier "Centre caribéen d'expression et de mémoire de la traite et de l'esclavage") à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, d'un coût de 83 millions d'euros.

Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre - 2015 - 83 millions d'euros
Peu importe à quelle date et comment on célèbre cet acte abolitionniste majeur, pourvu qu'on le célèbre et même s'il ne s'applique que là ou s'applique la loi française.
L'esclavage, hélas consubstantiel à la nature humaine, existe probablement depuis la nuit des temps. Les animaux, sauf peut-être les fourmis, ne pratiquent pas l'esclavage. La prise de conscience de l'ignominie de l'esclavage est assez tardive et certains la datent de la controverse de Valladolid en 1550.
L'esclavage n'a pas disparu du monde. Il est toujours pratiqué dans de nombreux pays où il fait partie de la  tradition, y compris chez certains de leurs diplomates résidant en France, comme l'a révélé assez récemment une affaire qui n'a pu être étouffée. Tout le monde ou presque connaît le sort des bonnes originaires des Philippines dans les riches Etats du Moyen-Orient et d'Extrême-Orient. Existent toujours les "petites bonnes", fillettes impubères vendues par leurs parents pauvres des campagnes sous le prétexte hypocrite de les émanciper à la ville, employées par la bourgeoisie dans un certain pays ami ,du Maghreb, dont la dynastie régnante compte d'ailleurs une génitrice harratine (esclave noire originaire de Tombouctou). La "petite bonne" est corvéable à merci pour les basses besognes, en remboursement de son prix d'achat, des restes de nourriture et des vêtements usagés qu'on lui donne. Elle obéit non seulement à la maîtresse de maison, mais aussi aux enfants qui s'exercent ainsi au commandement. Quant aux possibles exigences du maître, n'en parlons pas.
En France cependant, nous ne voyons l'esclavage qu'à travers le seul et étroit prisme de la repentance du Blanc opprimant le Noir. Rarement est évoquée la traite arabe, d'une bien autre ampleur et d'une bien autre ancienneté, ni la traite interne en Afrique noire qui l'alimentait. L'islam interdisant d'employer des musulmans comme esclaves, il a toujours fallu se pourvoir ailleurs. Une plaque tournante offshore de la traite arabe a été l'île de Zanzibar au large de l'actuelle Tanzanie, jusqu'à la fin du 19e siècle, où le célèbre Tippu-Tip, entre autres, pratiquait un commerce florissant portant sur un trafic de centaines de milliers d'être humains prélevés et revendus à ce grossiste par leurs congénères d'Afrique de l'Est. 
Tippu-Tip (1837-1905)


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