10 janvier 2019

Le grand retour de l'ochlocratie



Statue de Polybe à Vienne (Autriche) © ALAMY IMAGES

L'historien grec Polybe (vers 200 - 125 avant JC) à qui nous devons notamment une précieuse narration du périple d’Hannibal en 218 avant JC, considère l'ochlocratie comme le pire des régimes qui termine le cycle des six phases constituant la théorie de succession des régimes politiques :
puis démocratie 
qui dégénère en ochlocratie avant l'avènement d'un homme providentiel qui ramènera la monarchie.

Du grec okhlos, foule, multitude, et kratos, pouvoir, autorité, l'ochlocratie est une forme de gouvernement dans lequel la multitude, la foule, la populace, détient tous les pouvoirs et impose tous ses désirs. Le mot ochlocratie a une connotation péjorative pour désigner le règne de la médiocrité, de la vulgarité, accompagné d'une décomposition de la loi et des mœurs engendrant un chaos politique et la lutte entre les individus. Il s'oppose au règne de la politique caractérisée par l'existence de l'Etat et de la loi qui permet aux hommes de cohabiter.

Dans le Contrat social, Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) définit l'ochlocratie comme une dégénérescence de la démocratie par une dénaturation de la "volonté générale" qui tend à incarner les intérêts de certains et non de la population toute entière.

1 commentaire:

Béatrice a dit…

Excellent Jean-Jacques ! Bravo de le citer !

et pourtant, il me semble que certains, à Versailles, et non des moindres, n'apprécient plus Rousseau !

Merci de nous avoir appris ce qu'est l'ochlocratie !