7 avril 2023

Immigration - Nouvelle étude publiée par l'Insee

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L'institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a livré en mars 2023 une nouvelle étude sur l'état de l'immigration en France. La première depuis dix ans.

Les immigrés représentent désormais 10% de la population française. Il y a 10 ans, ils étaient 6 millions, ils sont désormais 7 millions. Les immigrés représentaient 5% de la population après la dernière guerre, en 1945. Ils étaient 6,5% en 1968, 9% il y a dix ans, 10,3 % aujourd’hui.

L'Insee appelle un immigré une personne étrangère, née à l’étranger et qui est venue vivre en France, que cette personne ait acquis ou non la nationalité française. Un tiers des immigrés en France sont devenus Français. Les deux autres tiers ont gardé leur nationalité d’origine. Un taux de chômage plus élevé, des salaires plus faibles. Ils viennent d’Afrique pour la moitié d’entre eux. Et au sein de cette moitié, 50% viennent du Maghreb et 50% d’Afrique sub-saharienne. Il y a 50 ans, la majorité des immigrés en France venait d’Espagne, d'Italie et du Portugal. Aujourd’hui ils ne sont plus que 8%.

L’étude établit que les immigrés vivent moins bien que la moyenne de la population. Ils ont un taux de chômage plus élevé, des salaires moins élevés et des emplois moins qualifiés. Les immigrés représentent 39% des ouvriers. Ils sont trois fois plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté monétaire. Un tiers d’entre eux gagnent moins de 1100 euros par mois. Le niveau de vie des immigrés est 22% en-dessous de la moyenne des Français. L’Insee s’est aussi intéressée aux descendants des immigrés, ce que l’on appelle la deuxième ou la troisième génération. Et l’on s'aperçoit que les chiffres sont à peu près les mêmes pour chaque génération. 10% des Français sont des immigrés, 11% sont des enfants d'immigrés, 10% sont des petits enfants d’immigrés. Ce qui fait que 30% des Français sont issus de l’immigration, ou en partie issus, puisque la moitié des enfants d’immigrés n’ont qu’un seul de leurs parents né à l’étranger. Et chez les petits-enfants, seuls 1% ont leurs quatre grands-parents nés à l’étranger. C’est ce que l’on appelle la mixité par le mariage, qui produit un brassage de la population. La France est exactement dans la moyenne européenne.

Deux enfants d’immigrés sur trois vivent en couple avec quelqu’un qui n’a pas d’origine migratoire. L’étude s’est aussi penchée sur la trajectoire scolaire des enfants d'immigrés. Des enfants qui réussissent moins bien que la population non-immigrée mais beaucoup mieux que leurs parents. 5% seulement des immigrés qui arrivent en France sont diplômés du supérieur. Alors que 33 % de leurs enfants obtiendront un diplôme universitaire ou équivalent à comparer aux 43 % de la population non immigrée. Et si l’on passe à la troisième génération, l’écart est totalement comblé. Il n’y a plus de différence de taux de réussite scolaire entre les petits enfants d’immigrés et celui du reste de la population. La France est dans la moyenne européenne.

Si on rentre dans le détail, 54% des enfants d’immigrés d’origine asiatique sont diplômés du supérieur. 50% des enfants d’immigrés africains. Les résultats sont moins bons pour les enfants d'immigrés turcs ou maghrébins.

Sources : Insee, Nicolas Poincaré, RMC

Commentaires :

D’autres études et d’autres statistiques présentent des aspects moins positifs. Les immigrés sont, par exemple, sur-représentés dans les prisons, avec 21% de la population carcérale en France. Ils sont aussi mal répartis sur le territoire français : 30% en Seine Saint Denis et 3% dans les Pays de la Loire.

L’immigration clandestine n’est pas prise en compte dans l’étude de l’Insee. Les estimations varient entre 300 000 et 1 000 000 pour cette population.

télécharger les deux dossiers Insee qui comportent de nombreux graphiques :

2023 - Insee - dossier immigration 1

2023 - Insee - dossier immigration 2


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