17 mars 2022

Fessenheim - la laborieuse manifestation de la vérité

Lors d'une émission télévisée sur TF1 le 14 mars, durant laquelle certains des candidats à la prochaine élection présidentielle se sont exprimés- sans débattre -, on a entendu, au sujet du triste destin de Fessenheim, des allégations erronées ou incomplètes, voire des âneries.

Nous renvoyons à l'article publié dans ce blog le 1er mars sous le titre "Politique énergétique - gouverner c'est prévoir -  quelques repères" qui présente une chronologie du développement du nucléaire. Ci-dessous un extrait limité aux repères concernant Fessenheim. Les commentaires ne sont pas complets. La version intégrale dans l'article du 1er mars donne seule la perspective complète et le contexte.

Centrale nucléaire de Fessenheim © EDF

1978 – MISE EN SERVICE DE FESSENHEIM (département du Haut-Rhin), comprenant deux réacteurs REP (Réacteur à Eau Pressurisée) sur le modèle de la centrale de Beaver Valley, Pensylvania, l’eau pressurisée sert à la fois de modérateur et de caloporteur, puissance 2 x 900 = 1 800 MW.

2015 – LOI DE TRANSITION ENERGETIQUELa loi du 17 août 2015 instaure un plafond de la puissance installée, désormais plafonnée à 63,2 GW. Dès lors, la mise en service de nouveaux réacteurs est conditionnée à l'arrêt préalable de réacteurs plus anciens. La loi fixe également un objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité. 

2017 – PROMESSE DE MACRON DE FERMER FESSENHEIM. Pendant sa campagne pour la présidentielle Macron confirme que la fermeture de Fessenheim sera liée à la mise en service de Flamanville.

2019 – DECLARATION DE MISE A L’ARRÊT DEFINITIVE DE FESSENHEIM déposée le 27 septembre 2019.

La centrale appartient pour 67,5 % à EDF et pour 32,5 % à des groupes allemands et suisses (EnBW, Alpiq, Axpo et BKW). Avec l'accord de tous les actionnaires, EDF a engagé des travaux afin de porter la durée de vie de la centrale à cinquante ou soixante ans.

L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) considère qu'il n'y a pas de risques justifiant l'arrêt de l'exploitation de la centrale et qu’elle a donné son accord à la poursuite de l'exploitation de la centrale pour dix ans supplémentaires, en 2011 pour la tranche 1 et en 2013 pour la tranche 2, sous réserve que soient réalisés les travaux tirés des enseignements de Fukushima.

L’autorité de sûreté nucléaire américaine (NRC) a accordé des renouvellements de licence jusqu’à 60 ans pour 81 réacteurs sur les 99 en service dans le pays, dont la centrale de Beaver Valley qui est la centrale de référence de Fessenheim.

2020 – FERMETURE EFFECTIVE DE FESSENHEIM, alors qu'elle était conditionnée à la mise en service de Flamanville 3, laquelle était, à l'époque, encore très lointaine (actuellement prévue en 2023).

2022 – DISCOURS DU PRESIDENT MACRON A BELFORT. Le 10 février 2022, sur le site de General Electric, il annonce la construction de 6 EPR avant 2050. Il annonce également la signature du contrat pour le rachat des turbines Arabelle, les plus puissantes du monde, liées aux technologies EPR, EPR2 et SMR. Rappelons qu’en 2015, Macron, alors ministre de l’Économie de Hollande, avait vendu la branche électrique d’Alstom (GE Steam Power), comprenant lesdites turbines Arabelle, à l'américain General Electric. D’aucuns s’interrogent sur la pertinence et surtout sur le bilan financier pour la France de cet aller-retour.


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