proclamation des serments de Strasbourg en 842 © FRANCE CULTURE.FR |
extrait du serment en langue romane © WIKIPEDIA |
Les serments de Strasbourg (Sacramenta Argentariæ), datant
du 14 février 842 signent l'alliance militaire entre Charles le Chauve
et Louis le Germanique contre leur frère aîné Lothaire Ier. Ils sont
tous trois les fils de Louis le Pieux, lui-même fils de Charlemagne. Ces serments précèdent d'un an le traité de
Verdun, lequel sera d'une importance géopolitique considérable.
Louis le Germanique prononce son serment en langue romane pour
être compris des soldats de Charles le Chauve qui récite le sien en langue
tudesque pour qu'il soit entendu des soldats de son frère.
Le texte en roman des Serments a une portée
philologique et symbolique essentielle, puisqu'il constitue, pour ainsi
dire, « l'acte de naissance de la langue française » dans le
cadre d'un accord politique d'envergure historique.
L'ordonnance d'août 1539 sur le fait de la justice,
dite l’ordonnance de Villers-Cotterêts, aussi
appelée l'ordonnance Guillemine, est un texte législatif édicté par le roi
de France François Ier entre le 10 et le 25 août 1539
à Villers-Cotterêts (dans le département actuel de l'Aisne), enregistré au
Parlement de Paris le 6 septembre 1539. Cette ordonnance est le plus
ancien texte législatif encore en vigueur en France, ses articles 110 et 111 (concernant la langue française)
n'ayant jamais été abrogés.
Elle est surtout connue pour être l'acte fondateur de la primauté du
français dans les documents relatifs à la vie publique du royaume de
France. Pour faciliter la bonne compréhension des actes de
l’administration et de la justice, mais aussi pour affermir le pouvoir
monarchique, elle impose qu'ils soient rédigés « en langages maternels
français et non autrement ». Le français devient ainsi la langue
officielle du droit et de l’administration en lieu et place du latin.
L’Académie française est fondée en 1635 par le
cardinal de Richelieu. « La principale fonction de l’Académie sera de
travailler avec tout le soin et toute la diligence possible à donner des règles
certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter
les arts et les sciences » (article XXIV). À cet effet, « il sera composé un
dictionnaire, une grammaire, une rhétorique et une poétique » (article XXVI),
et seront édictées pour l’orthographe des règles qui s’imposeront à tous
(article XLIV).
L'abbé Grégoire (Henri-Baptiste Grégoire), le 16 prairial an II ( 4 juin 1794) présente à la Convention un "Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française".
La constitution française du 4
octobre 1958 dispose en son Titre premier Article 2 que :
· La langue de la République
est le français ;
·
L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu,
blanc, rouge ;
·
L'hymne national est la "Marseillaise" ;
·
La devise de la République est "Liberté, Egalité,
Fraternité".
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour
le peuple.
La loi no 94-665
du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française1, dite loi Toubon, est destinée à protéger le patrimoine
linguistique français. Elle vise trois objectifs principaux :
· l'enrichissement de la langue ;
· l'obligation d'utiliser
la langue française;
· la défense du français en
tant que langue de la République (article 2 de la Constitution de 1958).
Elle vise alors à assurer la primauté de l'usage de termes francophones traditionnels face aux anglicismes.
L’Académie française, lors de sa séance du 12 juin 2008, vote
à l’unanimité la suprématie du français sur toutes les langues régionales.
L’Académie française, lors de sa séance du 26 octobre 2017, condamne à l’unanimité l’écriture
inclusive.
L’Académie française, lors de sa séance du 28 février 2019, adopte à une large majorité le
principe
la féminisation des
noms de métiers et de professions.
L’Académie française, dans un
communiqué du 21 novembre 2019 précise qu’elle n’a jamais été hostile à
l’introduction et à l’usage de termes étrangers. Mais se montre gravement
préoccupée par le développement du franglais et dénonce les violations
répétées de la loi Toubon. Elle alerte solennellement les pouvoirs publics et
les invite en premier lieu à respecter eux-mêmes la loi.
La nouvelle carte d’identité munie d’une puce électronique et
d’un QR Code, mise en circulation le 2 août 2021 est rédigée en français et en
anglais. « Une absurdité » pour les Académiciens, qui dénoncent le 5
janvier 2022 une violation de la loi de 1994 faisant du français la langue des
documents administratifs ainsi que l’article 2 de la Constitution. Or, le
règlement européen du 20 juin 2019 stipule à l’article 3.3 que « le
document doit porter le titre “Carte d’identité” [...] dans la ou les langues
officielles de l’État membre de délivrance, ainsi que dans au moins une autre
langue officielle des institutions de l’Union ». En d’autres termes, il
est seulement fait obligation de traduire le titre, pas les autres
mentions.
1 commentaire:
Bravo pour les efforts et mots d’esprit savoureux de notre président ( de l’Association) en faveur de la défense et illustration de la langue française 👏
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