Le jeune Henri
d’Anselme accomplissait, en année sabbatique, un tour de France des cathédrales.
Il s’est interposé le 8 juin 2023 à Annecy pour empêcher un Syrien de poursuivre une tuerie aveugle après avoir déjà grièvement blessé au couteau quatre enfants - dont un bébé - et deux
adultes. Pour cet acte de courage, il est
unanimement célébré en héros.
Son profil est
décrit ainsi dans Le Point, édition du 15/06/2023 : « … l’aristocrate
des Yvelines, ancien scout d’Europe, catholique conservateur, ayant présidé la
petite association Missio, un groupe se réclamant de Jean-Paul II et envoyant
des "jeunes évangéliser des jeunes", étudiant en alternance passé par
la rédaction de L’Homme
nouveau, "magazine bimensuel pour transmettre et
reconstruire la civilisation chrétienne", et sa chaîne YouTube, Le club
des hommes en noir, qui diffuse des prêches défendant les rites catholiques
traditionnalistes… ». L’article du Point ne pêche pas par
excès de bienveillance, comme si un tel profil gênait. Péguy aurait trouvé une meilleure manière de dire les choses.
On ne peut s’empêcher d’évoquer une autre figure héroïque, celle du commandant Arnaud Beltrame qui, le 23 mars 2018, à Trèbes près de Carcassonne, s’est substitué à un otage lors de l’attaque terroriste d’un supermarché et a été abattu par un Marocain. Officier de gendarmerie, franc-maçon, catholique, il avait trouvé la foi dix ans plus tôt. Il aimait fréquenter les abbayes et avait
pratiqué les grands pèlerinages à pied.
Devant ces
deux héros, dont le plus ancien a connu un sort tragique auquel le plus récent
a réchappé, on constate d'évidentes similitudes. Il en va de même, hélas, pour les assassins.
Le dépassement
et le don de soi ne sont pas des vertus surannées. Ce ne sont pas non plus des
vertus innées. N'en déplaise aux promoteurs de la déconstruction.
Concernant Arnaud Beltrame, voir dans ce blog les articles des 13 octobre 2020, 23 mars 2019, 30 mars 2018, 28 mars 2018, 26 mars 2018, 25 mars 2028